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Lizeth Heliandil BG#90

– Shabb, quel est son état ? demanda Orchysdal avant d’envoyer une boule de feu pour aider Moela qui avait engagé le combat avec un nouveau groupe d’assaillants.

Le Ménestrel secoua lentement la tête. La chef de la confrérie évalua la situation en parcourant la salle des yeux.

– Que faisons-nous, Orchys ? interrogea le Nain. Devons-nous poursuivre la mission et rechercher la mère de Lizeth ?
– Elle peut se trouver n’importe où dans la forteresse, et pour le moment, nous devons trouver une solution de repli, cet endroit n’est pas défendable.

Amynduilas m’interrogea du regard.

– Selon Kintyra, elle n’a pas survécu, lui annonçai-je. Il vaut mieux que vous ne preniez pas plus de risques.

Le Chasseur fixa la dague de ma soeur à sa ceinture et se leva, entraînant Kintyra avec lui. Il lui bloqua les bras car cette dernière opposait toujours une grande résistance.

– LACHE-MOI ! hurla-t-elle.
– Elle peut peut-être nous renseigner sur le lieu où se trouve sa mère, dit Amynduilas en s’avançant vers Orchysdal.
– JE NE DIRAI RIEN, VOUS POUVEZ TOUS MOURIR !
– Très bien, répondit Orchysdal, ignorant les cris de ma soeur. ON SE REPLIE !

Je m’approchai d’Amynduilas et posai la main sur son avant-bras. Je sentis ses muscles se contracter lorsque nous partageâmes de nouveau les mêmes picotements.

– Il n’est pas nécessaire que vous risquiez vos vies pour récupérer le corps de notre mère. Partez sans plus attendre !
– Lizeth, ta sœur ment vraisemblablement comme elle respire. Il y a de fortes chances qu’elle n’ait pas été honnête avec toi sur ce point.
– Est-ce que tu sens sa présence ? lui demandai-je, une once d’espoir dans la voix.
– Je n’ai jamais rencontré ta mère, mais les membres d’une même famille partagent une empreinte commune. Je sens en effet une présence similaire à celle de Kintyra, mais je n’arrive pas à la localiser. Quelque chose semble interférer…

Je vis qu’Amynduilas s’était retenu d’aller plus en avant dans son explication.

– ATTENTION, DES ARCHERS ! cria tout à coup l’un des soldats qui accompagnait les membres de la confrérie.

Cet avertissement nous avaient tirés de notre conversation. Deux groupes d’archers Orques étaient sur la mezzanine, à deux extrémités de la salle et ils ne tardèrent pas à décocher leurs flèches. Leur but était probablement de répandre le chaos entre nos rangs et pendant quelques secondes, ils réussirent leur mission. Je ne craignais rien, si bien que je pus voir les tentatives d’esquive de certains. Près de nous, Moela para le projectile qui lui était destiné à l’aide de son arme à deux mains. Orchysdal invoqua un aigle qui la protégea elle ainsi que Shabb. Amynduilas, quant à lui, tira sur le bras de ma sœur, et ils tombèrent tous les deux au sol. Kintyra poussa un cri de douleur et lorsque le Chasseur se redressa, je vis qu’une flèche était plantée dans son omoplate. Elle n’osa plus bouger et Amynduilas en profita pour se relever.

– Shabb ! cria-t-il.

Il ramassa alors son arc et entreprit de protéger la zone. Le Nain s’approcha de nous.

– Mérite-t-elle mes soins ? demanda-t-il. 

La question était cependant rhétorique et le Ménestrel n’attendit aucune réponse, se mettant immédiatement au travail. Il sortit de sa besace un mortier et un pilon, puis prit des sachets d’herbes.

– Ces flèches sont empoisonnées, il faut que je prépare de l’antidote. Ne bouge pas, conseilla-t-il à Kintyra, sinon la pointe de la flèche risque de te transpercer les poumons ou autre chose. 

Laissant ma sœur entre les mains expertes de Shabb, je me décidai à aider mes amis. L’un des archers en haut à ma droite venait de se faire tuer, et je concentrai ma volonté vers un autre. L’air crépita autour de mes paumes et après avoir enflammé un souffle d’air, je l’envoyai sur mon ennemi. Néanmoins, contre toute attente, cela me vida de mon énergie. Le décor se troubla quelques secondes. Je cherchai alors des yeux Chandra, qui s’était retirée du centre de la pièce avec Aralyon. Tous les deux suivaient les événements du monde des vivants mais ne semblaient pas avoir l’envie de participer.

– Chandra ! lançai-je à l’esprit de feu en m’approchant. Ne peux-tu pas les aider ?
– Je regrette, Lizeth, je ne peux plus utiliser mes pouvoirs de destruction. Et je ne te conseille pas d’utiliser les tiens non plus. Tu ne pourrais que brasser de l’air. J’ai eu des centaines d’années de pratique, contrairement à toi.

Ceci expliquait cela. Je dévisageai alors Aralyon.

– Ce n’est pas parce que Chandranor m’a convaincu de tout arrêter que je vais soudainement me mettre à aider la veuve et…
– Je ne m’attendais pas à ce que vous nous aidiez ! le coupai-je. En revanche, vous pourriez peut-être répondre à cette question : qu’avez-vous fait de ma mère ?

Aralyon fronça les sourcils. Si ma sœur n’était plus digne de confiance, peut-être pouvais-je tenter ma chance de ce côté.

– J’ai tué beaucoup de monde, crois-moi bien. Mais bien que j’ai manipulé ta mère pour arriver à mes fins, je ne lui ai pas ôté la vie.
– Pourquoi ma sœur aurait-elle menti, alors ?
– Pour la même raison qui explique le fait qu’elle n’a pas hésité à te tuer : elle était prête à tout pour obtenir le pouvoir.
– Pouvoir que vous lui avez probablement promis, déclarai-je.

Aralyon haussa un sourcil et fit un sourire en coin. Ma sœur avait été manipulée depuis le début et seul Manwë savait quels actes venaient réellement d’elle.

– J’ai expressément interdit à mes sbires de toucher ne serait-ce un seul des cheveux de ta mère, reprit Aralyon. A l’heure qu’il est, elle doit se diriger vers la sortie de la forteresse. Les couloirs doivent probablement être vides dans cette partie du château.
– Comment ça ?

Aralyon ne répondit pas. Il regardait à présent Chandra et son regard se troubla.

– Chandranor ? Quelque chose ne va pas ?
– NON ! explosa-t-elle soudain, le regard terrorrisé.

A ce moment, je me maudis de ne plus avoir pensé au bijou depuis qu’Amynduilas avait maîtrisé ma sœur. Je me retournai et vit le Chasseur tirer une dernière flèche pour permettre à Orriath et Irileith de se replier avec le reste des membres de la confrérie. Shabb était en train d’enduire les bords de la flèche avec un cataplasme quand Kintyra le repoussa en hurlant. Elle émit un râle en se redressant, attrapa le pilon en renversant le mortier et son contenu. Elle posa le pendentif au sol et frappa de toutes ses forces.

Je ne vis plus que les silhouettes des Cavaliers Solidaires dans la lumière aveuglante qui venait d’envahir la pièce. Celle d’Amynduilas s’écroula au sol telle une poupée de chiffon. Soudain, tout autour de moi ne fut que ténèbres. Et comme un écho de ce monde, j’entendis la voix de Moela crier le nom du Chasseur.

***

– IMMOBILISEZ-LA, ordonna une voix de femme qui me sembla familière.

Je sentis que l’on faisait pression sur mon corps et doucement je recouvris la vue et le reste de tous mes sens. J’étais désorientée, incapable de me souvenir de ce qui avait bien pu se passer. Kintyra avait détruit le pendentif, et tout s’était enchaîné. Je ressentis un incommensurable pincement au cœur en pensant à Amynduilas. Son âme, rattachée au pendentif, avait dû subir le sort que j’aurais pu endurer. Par mes actions et celles de Chandra, je venais de le tuer. Je réprimai un sanglot.

Autour de moi, je ne reconnus pas la grande pièce de l’autel sacrificiel. A la place, je vis des bancs de bois retournés, un désordre certain et de nombreux corps d’Orques et de Gobelins éparpillés un peu partout. Je remarquai que je ne portais pas mes vêtements habituels, mais une robe à corset noir d’encre. Les cheveux qui m’encadraient le visage n’était plus le blond que je connaissais, mais ils étaient également noirs.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

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