Je me réveillais en sursaut, couverte de sueur, et avec un mal de crâne carabiné. Le problème était que je ne me souvenais de rien et qu’en plus de cela, je n’étais pas dans mon lit à l’auberge de Duillond.
Ce qui m’avait réveillé était en réalité une violente secousse après que le chariot dans lequel je me trouvais avait dû heurter une pierre sur le chemin. Quelques secondes me suffirent pour remarquer que j’étais attachée au fond du véhicule par de grossières chaînes et que j’avais été dépouillée de mes armes et de mes sacs.
Je ne devais pas me laisser envahir par la panique. Je me mis à évaluer la situation dans ses moindres détails afin de me donner le maximum de chance de m’en sortir vivante. Après quelques observations, je compris que mon mal de tête n’était pas dû à un coup, mais à une épouvantable gueule de bois. Je sentais encore dans la bouche le goût de la bière et je me demandais par quel hasard j’aurais pu boire tant au point d’oublier ce qu’il s’était passé. Ce n’était pas du tout mon genre, alors je préférais supposer qu’on avait administré une quelconque substance additionnelle dans mon verre. Je ne me souvenais même pas d’avoir demandé à boire, alors ça devait être une puissante potion d’oubli. L’inconvénient avec ce type de boisson était que l’on pouvait faire n’importe quoi et lorsque l’effet commençait à se dissiper, on oubliait tout et c’est là que l’on perdait finalement connaissance.
Le chariot n’était pas couvert, si bien que je pouvais voir aux alentours. A en juger par la forêt et les montagnes m’environnant, je constatais que j’étais encore en Ered Luin, dans la direction opposée à celle que je prenais. Bien, maintenant que je savais plus ou moins où j’étais, il fallait que j’en sache plus sur le pourquoi du comment je m’étais retrouvée dans cette situation. Le chariot devait bien être conduit par quelqu’un, et il devrait pouvoir me parler.
– Hé !!! Vous m’entendez ? Qui êtes-vous ? criai-je.
Aucune réponse.
– Vous êtes sourd ? Répondez-moi !! Vous n’avez pas le droit de me traiter comme ça !!
– Ah ouais ? C’est la meilleure ! Ha ! Ha ! Ha ! finit par répondre une voix masculine.
– Vous êtes un bandit, c’est ça ? J’espère que vous n’avez pas profité de moi, cher monsieur, sinon, vous allez voir de quel bois je me chauffe !
La provocation, ça fait toujours parler. J’espérais que ça le ferait réagir.
– Vous n’êtes en aucune façon bien placée pour faire ce que vous dites, petite demoiselle. Si j’étais vous, je regarderais un peu plus loin que le bout de mon nez. Vous êtes prisonnière, MA prisonnière, qui plus est, alors vous arriverez à bon port en ma compagnie. Un point c’est tout !
Mais pour qui il se prenait celui-là ? Cependant, il fallait avouer qu’il n’avait pas tout à fait tort. J’étais solidement attachée et dans l’incapacité de me défendre. Mais je n’avais toujours pas de réponse à la question la plus importante.
– Qu’est-ce que je fais ici ? demandai-je.
Marquant une pause, attendant sa réponse qui ne venait pas, je repris:
– Qu’est-ce que j’ai donc fait pour être ici ? Et où va-t’on ?
– Vous êtes bavarde, il va falloir que ça cesse, je ne vais pas endurer votre voix de femme tout le trajet, ah ça non !
– Si vous me répondez, je me tairai.
Le bonhomme soupira bruyamment. Par en croire son parler et le ton de sa voix, il devait s’agir d’un nain. Qu’avais-je donc fait pour mériter ça ?
– Très bien, je vais vous répondre. Je vous conduis au Palais de Thorin où vous serez jugée pour vos actes ! J’espère que vous paierez cher ! Tuer un nain, c’est la peine capitale !
J’écarquillai les yeux de surprise. Moi, tuer un nain ?
– C’est un malentendu, je n’ai rien fait ! protestai-je.
– Et le sang sur vos vêtements, ce n’est rien ? Plusieurs témoins vous ont trouvée près du pauvre malheureux !
– Mais v…
– Ça suffit ! Taisez-vous maintenant ! Réfléchissez plutôt à ce que vous avez fait pendant que je me concentre sur la route !
C’était une histoire incroyable. J’avais été manipulée, et quiconque m’avait fait boire cette potion d’oubli voulait me mettre hors d’état de nuire. Il y a des façons plus directes pour agir, alors pourquoi me faire porter le chapeau pour un meurtre ?
Il devait rester encore un jour ou deux de voyage jusqu’au Palais de Thorin. Je devais trouver un moyen de me libérer ou j’allais finir aussi morte que ce nain que j’avais soi-disant tué. Pendant le restant de la journée, j’essayais de me souvenir de ce qui avait bien pu arriver, mais rien n’y faisait. C’était frustrant de ressentir un vide dans sa mémoire. Je finissais par abandonner et me dis qu’il fallait penser à la solution et pas au problème.
C’est sous un ciel couvert de nuages et avec un horizon de montagnes enneigées que nous atteignîmes la prochaine étape du voyage: la Cité de Gondamon.
Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO
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