– Laissez-moi vous conter ce que d’aucuns penseront légendaire ! Les livres d’Histoire du Troisième d’Âge ne sont que louanges pour elle et pour ses fidèles compagnons qui ont su faire peser un poids titanesque dans la balance du combat des Peuples Libres contre les forces du Mordor éparpillées dans toute la Terre du Milieu ! Laissez-moi vous conter cette histoire, messieurs dames ! Et égailler votre soirée avec cette chanson paillarde.
« Il était une héroïne pleine de fougue, pleine de grâce
Qui sut de son vivant mettre le feu à la place !
Les Semi-Hommes, les Trolls, et les méchants Huorns,
Ne peuvent que trembler devant son large tricorne ! »
*Refrain sur notes épiques au luth*
« Rosalynd ainsi que ses joyeux compagnons,
Lalali, lalali, lalalouuuu~~
Rosalynd ainsi que ses joyeux compagnons,
Ont su botter les fesses des sbires de Sauron !!!! »
« Depuis la Comté où elle fit des ravages
Dans toutes les tavernes, sur tous les rivages !
On chante à tue-tête la chanson…
D’une chasseuse et de son canasson, CANASSON ! »
*Refrain sur notes épiques au luth*
« Rosalynd ainsi que ses joyeux compagnons,
Lalali, lalali, lalalouuuu~~
Rosalynd ainsi que ses joyeux compagnons,
Ont su botter les fesses des sbires de Sauron !!!! »
« L’araignée dans la Vieille Forêt,
N’a qu’à bien rester, bien rester cachée,
Parce que vient Rosalynd et son coutelas,
Et son arme surprise que l’on nomme Chandra ! »
*Second refrain sur notes enjouées, toujours au luth*
« Au feu ! Au feu ! Au feu !
Les ennemis de la Terre du Milieu !
Au feu ! Au feu ! Au feu !
… »
***
Je me réveillai en sursaut avec un mal de crâne carabiné et pendant quelques secondes, je me revis à l’arrière de cette charrette qui m’emmenait, amnésique, vers un destin que je croyais funeste. Je m’étais pourtant juré de ne plus recommencer à boire !
– Fichtre ! pensai-je, mordant la couverture dans laquelle j’étais emmitouflée.
J’avais fait un rêve vraiment étrange. Un ménestrel chantait devant le Poney Fringant à Bree et racontait l’histoire d’une chasseuse qui avait aidé les Peuples Libres à vaincre la menace de l’Ouest. Ce souvenir s’estompait, et j’en étais vraiment reconnaissante.
Complètement réveillée maintenant, je regardai autour de moi pour évaluer la situation : une pinte de bière sur la table de chevet, renversée, une flaque de liquide s’étant répandue où elle avait pu, une lampe tenait sur le bord du meuble comme par miracle, plus loin, une plante exotique sous un tableau représentant un paysage montagneux. Le papier peint n’était pas trop mal. Je me redressai et m’apprêtai à sortir du lit quand je remarquai les tas de vêtements semés çà et là dans toute la chambre. Un coup d’œil plus bas et je me précipitai au sol, frénétique, à la recherche de mes affaires. Paniquée, j’ai dû mettre deux bonnes minutes à enfiler tous mes vêtements, et le plus furtivement possible, j’allais ouvrir la porte et m’enfuir quand j’entendis un ronflement dans mon dos.
– Oh non, oh non, oh non, pensai-je en me retournant.
Sous les couvertures que j’avais laissées en vrac, il y avait quelqu’un. A ce moment, j’ai eu une envie irrésistible de soulever les draps pour découvrir qui c’était, mais à mi-chemin vers le lit, je pris mes jambes à mon cou, et sortis de la chambre sans demander mon reste. Dans le couloir, je haletai contre la porte et me demandai ce qui avait bien pu se passer. Je n’avais aucun souvenir de la soirée de la veille et je préférais ne pas savoir avec qui j’avais … dormi cette nuit.
– Bonjour, Rosalynd, bien dormi ? me demanda une voix féminine sur la gauche.
– Euuuh… bien, bien, Menillian, tout va très bien… je veux dire, j’ai bien dormi, répondis-je, en espérant ne pas m’être trompée de nom.
L’Elfe passa devant moi et bailla sans ajouter un mot. Elle me fit un petit signe de la main et je la vis s’éloigner lentement. Pas vraiment soulagée, il fallait que je sorte de la maison avant de rencontrer quelqu’un d’autre. J’allais m’enfuir et ne plus jamais revenir. Tout à coup, une nausée s’empara de moi et je ne sortis pas pour m’enfuir mais pour aller vider mon estomac derrière le poulailler. Au moins, l’air frais de la matinée me fit du bien. Je fis quelque pas vers la barrière de la propriété et m’appuyai sur elle, prenant ma tête douloureuse entre les mains.
– Tu rêves encore, ma Lizeth, tu vas te réveiller, me répétai-je en me pinçant à plusieurs reprises.
– Rosalynd ? m’interpella une voix grave derrière moi.
Je me retournai brusquement et remarquai un Elfe en train de sculpter un morceau de bois assis sur une souche d’arbre. Il avait les cheveux argentés et était coiffé d’une petite tiare en or. Il n’avait pas l’air de venir de se réveiller. Je regardai le ciel à la recherche du soleil pour identifier l’heure qu’il pouvait être. Il devait être le milieu de la matinée.
– A-amynduilas, comment allez-vous ? demandais-je en esquissant un sourire.
– Appelle-moi Amyn. Et nous sommes tous amis dans la confrérie, alors fini le vouvoiement.
– OK ! Belle fête hier soir ! lancai-je soudain après quelques secondes de silence, cherchant à en savoir plus sur les évènements de la veille.
– Ah oui, c’était une très belle fête ! Mais tu sais, cette cérémonie de bienvenue était surtout un prétexte pour faire la fête. Les CS n’attendaient que ça depuis des semaines. On n’avait pas eu l’occasion de se divertir dernièrement. Tout le monde était déchainé. Tu t’es bien amusée ?
– … Oui ! Mais je pense avoir trop abusé sur … dis-je en mimant une chope de bière.
– On a tous un peu abusé.
– Tu… sembles frais, pourtant.
– Oh, c’est parce que je ne bois pas. En revanche, j’ai craqué sur les desserts.
A ce moment, j’imaginais Amynduilas en train de finir de manger une part de tourte à la fraise, dans un coin de la salle, observant le reste de ses amis en pleine liesse et débau… Je secouais la tête. Il ne s’était rien passé. Il a pu se passer des dizaines de scénarii différents. Par exemple, plusieurs ont pu s’évanouir après un concours de boissons, et les plus faibles avaient été placés dans les chambres pour qu’ils puissent terminer leur nuit. J’essayais de mettre le plus loin de moi le souvenir que je m’étais réveillée quasiment nue, ce qui semblait invalider indubitablement cette hypothèse. J’espérais au moins que c’était un Elfe, ou au pire un Homme. Oh par Manwë, et si c’était un Nain ! Après tout, c’était bien un ronflement que j’avais entendu. Les Elfes ne ronflent pas, n’est-ce pas ? Je regrettais déjà de ne pas avoir vérifié sous les couvertures. Je n’osais pas demander à Amynduilas s’il savait ce qui m’était arrivé. Je devais faire comme si de rien n’était. Je connaissais à peine ces personnes !
J’étais encore en pleine introspection lorsque je vis sur le pas de la porte Shabb qui se mit à bailler et à s’étirer en plein soleil.
– Aaaaah ! Amyn, Rosalynd, bonjour ! dit-il avec la voix éraillée. Oh, flûte, j’ai perdu ma voix. J’ai dû trop chanter hier soir. Je vais me faire un grog. Tu veux un remède pour la gueule de bois Rosalynd, tu as pas mal bu il m’a semblé.
– Euuuuh, pourquoi pas, Shabb, je te suis à la cuisine, dis-je.
Je laissais Amynduilas à son arc et retournai dans la maison. Une fois assise devant mon remède à la table de la cuisine, je regardai les allées et venues de mes frères et sœurs. Personne ne semblait faire une seule remarque sur ce qu’il s’était passé la nuit dernière. Au bout d’un moment, je me mis à faire la vaisselle et j’entendis la porte d’entrée claquer.
– Ah, ces SFS, ils ne disent jamais au revoir ! lança Shabb en essuyant les couverts.
Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour publier un commentaire.