Menu Accueil

Lizeth Heliandil BG#11

Je me réveillai la tête pleine de souvenirs. Ce n’était pas comme si je venais de rêver et que tout allait en s’estompant. Ce qui s’était passé la veille, ou tout du moins la dernière fois que j’étais consciente, restait dans mon esprit aussi clair et limpide que de l’eau.

La puissance de cette … chose était extraordinaire. Je me souvenais n’avoir rien pu faire, complètement maîtrisée par la présence flamboyante qui étaient apparue devant moi. Autant que je pouvais en juger, je lui devais de ne pas m’être fracassé le crâne en bas de cet arbre. Le sol m’avait paru recouvert d’une mousse très épaisse, mais il faut dire que tout mon corps était comme du coton, mes sens comme étouffés. Et en l’espace d’un instant, tout avait brûlé. Une vague de chaleur m’avait entourée, mais ne me brûlait pas, chose étonnante. Ensuite, la silhouette de la créature s’était montrée devant moi, et elle m’avait parlé au plus profond de mon âme.

Ne parle de moi à personne, tu serais en danger.
– Qui êtes-vous ? avais-je tenté de prononcer dans mon esprit, sûre qu’il s’agissait d’une quelconque télépathie.
On ne m’a pas donné de nom depuis très longtemps, mais le dernier était Chandra. Je n’étais pas sous cette forme jadis. Mais peu importe. Tu ne dois parler de moi à personne.
– Mais, et mes … amis ?

J’avais remarqué leur présence depuis quelques secondes. La vague de feu les avaient projetés en arrière et je les avais … ressentis, bien que je ne pouvais les voir.

Tu ne dois parler de moi à personne, répéta-t-elle.

Et la silhouette avait disparu, un froid immense me transperçant de part en part tout à coup et m’obligeant à capituler devant l’inconscience.

***

Et maintenant, je me trouvais dans un lit bien confortable, mais qui m’était inconnu. Une jeune femme était assise sur une chaise près de mon lit. Elle portait une robe verte et ses cheveux semblaient briller d’un bel éclat doré. Je ne la reconnaissais pas.

– Bonjour, lui dis-je doucement afin d’attirer son attention.
– Ah, bonjour Lizeth, comment vous sentez-vous ?

Je me redressai brusquement, prête à bondir du lit, et cherchai avec frénésie où se trouvait mes armes. Cette femme connaissait mon vrai nom, et ça ne pouvait que m’alarmer.

– Ne faites pas cette tête, douce Elfe, nous ne vous voulons aucun mal. Vos amis Cavaliers sont partis chercher de l’eau pendant que nous parlons. Vous nous avez fait bien peur.

Les autres membres de la confrérie lui avait donc dit mon nom. Mais pourquoi mon vrai nom ? Je n’arrivais pas à me calmer.

– Allons, allons. Laissez-moi me présenter, dit-elle finalement en se levant. Je suis Baie d’Or et vous êtes ici dans la maison de Tom Bombadil, mon époux. Il est en bas. Allez, levez-vous, allons le saluer.

Elle m’obligea à me lever et je remarquai alors que j’étais vêtue d’une très jolie robe en velours sombre. Avant de descendre, Baie d’Or me retint par le bras et me caressa les cheveux. Avec un sourire léger mais plein de malice, elle me les arrangea et y déposa une couronne faite de branches de vigne et d’épis de blé. Elle me regarda en plissant les yeux et tapa dans ses mains, apparemment satisfaite.

– Il faut être présentable devant mon Tom ! déclara-t-elle.

Nous étions donc prêtes à descendre et je la précédais dans les escaliers menant au niveau inférieur. C’était une grande pièce chauffée par une très grande cheminée. A un bout de la pièce, il y avait trois récipients remplis de nénuphars. Une chaise se trouvait au centre de ces plantes et elle se révéla être celle de Baie d’Or, qui alla s’y asseoir avant de se pencher pour toucher l’une des fleurs. Une table était dressée à l’autre bout, et rassemblait des dizaines de plats différents. Tout avait l’air d’être prêt pour commencer un festin. Un homme arriva d’une autre pièce en sautillant.

Tom Bombadil était un homme barbu au visage souriant et rougeaud, revêtu d’une veste bleue et de bottes jaunes, avec un chapeau piqué d’une plume bleue. Il s’arrêta devant l’âtre et se frotta les mains à la chaleur du feu. Finalement il se retourna et me regarda de la tête en pied.

– Et bien dis donc, ma chère Baie d’Or, tu as fait de notre invitée une petite princesse ! Cette robe vous va à ravir, très chère Lizeth Heliandil.
– Mes amis vous ont dit mon nom ? demandai-je, ne supportant plus le doute qui s’insinuait en moi depuis tout à l’heure.
– Oh, pas du tout, ce sont les arbres qui me l’ont chuchoté à l’oreille.

J’ai cru alors qu’il plaisantait, mais après quelques secondes, je dus me rendre à l’évidence qu’il était plus que sérieux.

– Les arbres parlent beaucoup, ce sont eux qui m’ont prévenu de votre présence sous leurs branches, et j’ai pu donc en toucher quelques mots à votre chef. Les Cavaliers Solitaires ont pu arriver juste à temps, bien que la rumeur colporte que vous vous en êtes très bien sortie sans leur aide. Joli bijou que vous avez là…

Je touchai mon pendentif machinalement et sentis qu’il était brûlant.

– Basile était là aussi, pour vous surveiller de près, mais surtout de loin, il a été terrorisé depuis vous avez eu votre … hum … mésaventure à Duillond. Mais je lui ai parlé et lui ai recommandé de vous tenir à l’œil à présent.

Pendant quelques secondes, je ne compris pas un traitre mot de ce qu’il venait de dire. Basile ? C’est alors que je vis la musaraigne tachetée des mêmes tâches que Bernard. Il s’appelait donc Basile en réalité, et c’était la musaraigne de Tom Bombadil. Pas étonnant qu’elle avait eu ce comportement étrange.

– J’entends vos amis revenir de la rivière ! Vous les entendez ? Quelle belle soirée pour chanter et danser !

En effet, quelques instants plus tard, je remarquais un Elfe qui ouvrait la porte tant bien que mal avec ses deux seaux remplis d’eau à ras bord tenus à bout de bras. Il était grand, svelte et portait une armure dorée. Il avait de longs cheveux châtains qui étaient de toute évidence trempés.

– Legalus, ne sois pas fâché, dit une voix dans son dos. Shabb ne voulait pas te pousser sous la cascade !
– Elle n’était pas si froide ! lança le ménestrel en entrant à son tour dans la maison.
– Ah non ? Tu veux la goûter ?? demanda Legalus en se retournant, l’un de ses seaux prêt à être vidé sur le nain.

Galaenthir posa la main sur le bras de Legalus pour l’empêcher de commettre une bêtise. Baie d’Or s’était levée et je pensai alors qu’elle n’aurait pas voulu voir son carrelage tout mouillé. Legalus se calma d’un coup, à contrecœur et en haussant les épaules.

– Bien ! Dame Baie d’Or, où voulez-vous qu’on apporte cette eau ? demanda Shabb, un large sourire collé aux lèvres.

***

Après un dîner plus que le bienvenu et quelques danses – les pintes de bières Hobbites aidant à se détendre – je me trouvais assise à la table, repue de tant de mets délicieux. Baie d’Or était à l’écart, occupée à chouchouter ses nénuphars et j’étais donc seule dans le groupe formé par mes trois compagnons et notre hôte. De quoi se sentir un peu intimidée, après toutes les aventures passées.

– La Vieille Forêt n’est pas sûre la nuit, vous resterez bien dormir ici ! s’exclama tout à coup Tom Bombadil.
– Nous vous remercions de votre hospitalité, Tom, dit Galaenthir. Sans vous, cette forêt nous aurait déjà mangés tous crus.
– Sans aucun doute, sans aucun doute, ha ha ha !

***

Ce fut avec des adieux presque larmoyants que je quittai Baie d’Or et Tom Bombadil le lendemain matin. Etant partis très vite la veille, mes compagnons n’avait pas amené de cheval pour moi. C’est avec un certain malaise que je m’avançais vers eux.

Après un échange de regards entre Legalus et Shabb, l’Elfe me tendit la main pour m’inviter à monter derrière lui, et je me suis alors sentie aussi légère qu’une feuille – et cette sensation étrange ne me quitta d’ailleurs pas un instant pendant tout le voyage vers la maison de confrérie.

– Alors, Rosalynd, m’interpella Shabb derrière moi. Allez-vous nous expliquer ce qu’il s’est réellement passé dans cette forêt ?
– Je crains fort, maître nain, ne pas savoir de quoi vous parlez. A moins que vous ne vouliez réveiller en moi la terreur que j’ai ressentie devant cette araignée hideuse ! Vous avez de drôles de façons d’opérer dans votre confrérie. Je ne pensais pas que vous pratiquiez ce genre d’épreuve d’intégration !!
– Ce n’est fort heureusement pas une pratique chez nous, Rosalynd, expliqua Galaenthir depuis la tête de file. Habricotine a été de ce fait envoyée en mission. Pour la peine, elle va nous rapporter du poisson pour ta fête de bienvenue !

Tout le monde partit sur un fou rire qui finit par me contaminer.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

Laisser un commentaire