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Lizeth Heliandil BGS#6 : La prémonition fatale – par Orriath Aryndion

Une douleur extrême me prit au ventre. Mon corps, épuisé des innombrables tortures endurées, essaya de s’effondrer. Il fut sèchement retenu par les lourdes chaînes qui, accrochées à mes poignets, me maintenaient. Malgré cette souffrance, je réussis à ouvrir les yeux. Je me trouvais dans une petite pièce sans fenêtre et fermée par une grille d’acier. Quelques torches éclairaient les ténèbres ambiantes. Une imposante table sur laquelle se trouvaient de nombreux outils de torture se tenait entre la porte et une grosse cheminée. Dans cette dernière, un feu de braises ardentes réchauffait la pièce. Mes deux geôliers prenaient un immense plaisir à me frapper sur les côtes. Ils étaient des Semi-Orques, à la peau crasseuse tirant sur le marron. Ils étaient vêtus pauvrement, d’une armure de cuir noire avec un petit plastron de fer. Ils semblaient identiques, mis à part leur coupe de cheveux et leurs armes. L’un aux cheveux longs se battait à l’arc et avec un couteau de défense, tandis que l’autre, chauve, utilisait une large épée. Depuis deux jours déjà, je supportais leurs tortures, leur laideur et le noir de la pièce.

Le chauve baragouina quelques mots incompréhensibles et ria fortement. Le chevelu se mit à son tour à rire. Le chauve prit alors un morceau de tissu sur la table, pendant que l’autre ramassait une barre de métal chauffée à blanc dans le feu. Le premier me mit le tissu dans la bouche et l’autre approcha la barre. Sa chaleur se faisait de plus en plus sentir. Elle allait se poser sur mon ventre lorsque des pas s’arrêtèrent devant la grille de ma cellule. Un Angmarim vêtu de gris dit alors d’une forte voix :

– Arrêtez ! On en a besoin.

Mes martyriseurs se retournèrent et obtempérèrent. L’Angmarim entra dans la pièce.

– Détachez-le ! La Reine le veut.

Sur ces étranges mots, il sortit et se dirigea le long du couloir. Le geôlier dégarni s’approcha de moi avec un air dégoûté.

– Pff… Tu as de la chance. Heureusement pour toi que tu fais partie de l’équipe de la Reine. Ces sales Cavaliers machins…

Il retira le morceau de tissu de ma bouche. Il détacha ensuite mes chaînes. Libéré, mon corps s’étala d’épuisement sur le sol froid. Les Semi-Orques me prirent par les bras et me traînèrent hors de ma cellule. Une fois sortis, nous suivîmes un large couloir qui débouchait sur une longue série de geôles aussi spacieuses que la mienne.

Dans ces cellules se trouvaient des êtres plus étranges les uns que les autres. En arrivant au bout du couloir, je regardai dans une de ces prisons. A mon étonnement, j’y aperçus Orchysdal dans un meilleur état que le mien. En me voyant, elle se précipita vers les barreaux. Elle laissa passer sa main en murmurant :

– Orri… mais qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?

J’essayai de tendre la main, mais ne fis qu’effleurer la sienne. On ne voyait que peu de marques de torture sur son visage, mais son teint pâle et ses yeux rouges traduisaient une forme de torture plutôt psychologique.

Au bout du couloir, nous montâmes un escalier. Mes pieds heurtaient chaque marche. La douleur était insoutenable. En haut de cet interminable escalier, nous débouchâmes dans une immense salle. Deux énormes piliers soutenaient le plafond, haut d’une dizaine de mètres. Quelques bancs, drapés de rouge sang, étaient éparpillés dans la pièce. Mes geôliers me firent asseoir enfin devant une grande grille. De l’autre côté, on voyait une salle remplie d’Orques et de Semi-Orques debout, comme s’ils attendaient un grand évènement. On m’attacha les poignets avec de nouvelles chaînes. La lumière des torches me brûlait les yeux. La torture ne cesserait-elle donc jamais ? J’aurais préféré mourir à la place d’Irileith, mais je préférais aussi que ça soit moi et non la jeune Béornide qui endure ces tortures horribles.

Je fus tiré de mes réflexions par des pas retentissant dans les escaliers. Moela, apparemment torturée de la même façon que moi était, elle aussi, tirée par ses geôliers, des Angmarims. Ils la posèrent près de moi. Elle se tourna vers moi avec un sourire faible. Vint ensuite Eljoying. Elle était blanche comme un linge, aussi pâle qu’Orchys, et tremblait de toute part. Quelle sorte de torture avait-elle subi ? Les mêmes qu’Orchysdal ? Ce fut ensuite le tour de Cellebiel, une Elfe que j’avais rencontré en retrouvant la confrérie avant l’assaut sur Dol Guldur. Les autres membres des Cavaliers Solidaires arrivèrent ensuite chacun leur tour, tous aussi meurtris les uns que les autres. Enfin, Orchysdal arriva. Les trois Angmarims qui s’occupaient d’elle l’attachèrent à ma gauche. Nos regards se croisèrent et nos lèvres esquissèrent un sourire. Les Cavaliers Solidaires étaient au complet.

L’Angmarim vêtu de gris s’avança devant nous.

– Je vous souhaite une bonne mort.

La grille s’ouvrit alors derrière lui. Dans la salle d’en-face, les Orques et Semi-Orques se mirent à hurler et à rire. Les geôliers de chacun des Cavaliers Solidaires nous levèrent et nous firent entrer dans la salle inondée d’ennemis. Cette pièce était la même que celle où nous étions réunis quelques secondes plus tôt. Sauf qu’au bout de celle qui grouillait de monstres il y avait une estrade surplombée d’un trône. Une personne, étrangement familière y était assise. Derrière le trône, tapis dans l’ombre, se tenait un petit groupe de guerriers masqués. L’un d’entre eux portait un masque doré, il devait être le chef de la bande.

– Gologmolva… murmura Orchysdal d’une voix haineuse.

La personne assise sur le trône se leva soudainement. Les Orques cessèrent alors tout bruit et s’assirent sur les bancs. L’homme au masque d’or, le dénommé Gologmolva, s’approcha de la personne ayant autorité absolue sur les ennemis. Il lui mit une couronne sur la tête et se retira en s’inclinant.

– Ma Reine.

La Reine me disait vaguement quelque chose. Lorsqu’elle se tourna vers nous, je la vis : Rosalynd. C’était la pire des tortures que de voir une amie chez l’ennemi. Elle descendit les quelques marches de l’estrade et s’avança vers Orchysdal.

– Bonsoir, Orchys. Comment vas-tu ? Mal, j’espère ! C’est pour que tu puisses comprendre ce que j’ai contre vous. Le Bien ne triomphera pas cette fois.

Elle se dirigea ensuite vers moi.

– Tiens, Orri. Je croyais que tu étais resté protéger Irileith dans le Val. Mais en venant ici, elle est morte, par ta faute. Quel dommage, une si gentille Béornide, que tu aimais bien d’ailleurs, non ?

J’essayais de bouger, mais mes geôliers m’en empêchèrent. Rosalynd repartit avec un léger rire. Elle passa chacun des membres en revue. A la fin, elle se dirigea vers l’estrade. Avec un sourire amusé, elle dit :

– Apportez-moi leurs têtes !

Une larme froide glissa alors sur ma gorge et la trancha net. Je n’avais pas senti cette mort qui pourtant était là. Alors que le Semi-Orque arrachait ma tête, de l’eau s’infiltra partout. Les personnages partirent en fumée et je fus brusquement projeté en arrière.

Galadriel me sourit :

– Voilà ce qu’il se passera si vous échouez…

Catégories: BG spéciaux Fanfiction LOTRO

Solena

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