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Lizeth Heliandil BG#53

Le soleil allait bientôt se lever et j’étais derrière notre cabane. Chandra ne se sentait pas bien et était en train d’expulser le peu qu’elle avait mangé.

– Si tu n’avais pas déjà rendu tes repas d’hier, je dirais que tu ne supportes pas la nourriture des Béornides, lui dis-je sur un ton neutre.
– Tu as l’estomac fragile, je n’y peux rien, répondit Chandra.

Je n’en crus pas un mot, et la savoir si têtue me désola encore plus. Les nuits blanches aussi me rendaient nerveuses, car j’étais bien consciente que si j’étais entièrement éveillée chaque nuit, c’était parce qu’elle l’était aussi. Cela pouvait durer deux ou trois jours, mais au-delà, cela deviendrait problématique.

– Les gens se sentent bien ici, commentai-je en regardant autour de moi le paysage encore endormi. Si tu ne leur dis pas qu’il nous faut rapidement atteindre la Forêt d’Or, ils ne seront pas contre un peu de vacances, surtout après les évènements mouvementés de ces derniers jours. Il va nous falloir environ cinq jours de voyage pour…
– Que l’on peut réduire à trois, voire deux si nous y allons seules, me coupa-t-elle. Le groupe est trop nombreux, il nous ralentirait.
– Mais ils font déjà d’énormes sacrifices pour nous aider ! Nous ne…

Chandra leva la main pour me faire taire. Son regard s’était soudain porté vers une autre partie du domaine de Grimbeorn et elle semblait se concentrer intensément.

– Je me disais bien que j’avais entendu quelque chose, prononça-t-elle, à voix haute cette fois.

Elle se précipita vers l’avant et manqua presque de bousculer Orriath qui sortait de sa cabane.

– Rosalynd, où vas-tu comme ça, il y a un souci ? demanda ce dernier, la voix encore endormie.

Puis il soupira, mais je n’en entendis pas plus, bien forcée de suivre Chandra de près, qui continuait de courir à travers les hautes herbes et les multiples fleurs alentours. La rosée avait trempé son pantalon quand nous arrivâmes à l’entrée de la propriété. Il s’agissait d’une énorme arche en bois, et maintenant que je la voyais à la lumière du jour, je me rendis compte qu’elle imposait le respect.

Plus loin, à l’extérieur, nous pouvions voir un spectacle assez impressionnant. Deux gros ours étaient en train de se battre, et ils ne faisaient pas semblant. Je reconnus le pelage d’Irileith, et me remémorant la scène de la veille, je supposai que l’ours brun qui lui faisait face devait être Belariforg.

Chandra resta immobile quelques secondes durant lesquelles le combat se dégrada en la défaveur d’Irileith. L’autre ours la plaqua au sol, lui assénant d’énormes coups de pattes. Je fis quelques pas vers l’avant, et levai les bras devant moi, prête à envoyer une vague d’énergie pour séparer Belariforg, qui était plus grand qu’Irileith, de notre guide.

– Lizeth, que crois-tu faire là ? me cria Chandra.
– Je fais ce que je pense bon de faire, lui répondis-je en me concentrant. Irileith a besoin d’aide.
– Tu ne vas rien faire, il s’agit là d’une querelle personnelle. Tu ne dois pas intervenir !
– Cela m’est bien égal, je ne resterai pas les bras croisés pendant qu’elle se fait tuer !

Je rassemblai ma volonté en un point et m’apprêtai à la relâcher quand l’énergie s’épuisa tout à coup. Cela me fit l’effet d’un fil tendu qui se casse. Je mis une ou deux secondes à comprendre que c’était là l’œuvre de Chandra. Je me retournai, furieuse.

– Comment oses-tu ? pestai-je.
– J’ai bloqué ton énergie ! Tu perds les pédales, Lizeth, je te pensais plus intelligente. Tu voulais les déchiqueter, peut-être ?

Soudain, Chandra vacilla et tomba à genou sur le sol. Elle respira profondément et le moment d’après, je ressentis de nouveau ma puissance remonter. Je m’inquiétai pourtant pour elle.

– Laisse, je vais bien… marmonna-t-elle.

Elle essaya me repousser mais comment l’aurait-elle pu ?

– Tu sais, je ne le fais pas pour t’ennuyer, reprit-elle. Moins nous nous agiterons, mieux je pourrai nous garder en vie. Je regrette d’aller à l’encontre de ce que te dicte ton cœur, mais sois consciente que l’énergie que tu utilises vient de ton corps, qui n’attend qu’une seule chose : expulser le parasite que je suis !

Je me rendis compte que mon acte allait probablement faire pencher la balance du mauvais côté, et renforcer mon corps contre Chandra. Etait-ce pour cela qu’elle n’acceptait pas de manger ou de dormir ?

– Non, Lizeth, je n’irais pas jusqu’à cette extrémité. Ton corps n’est pas stupide, il ne fait que se défendre, et cela, à n’importe quel prix, jusqu’à même utiliser ce moyen de pression primitif.

Pendant que nous parlions, Irileith s’était redressée et avait tenté une nouvelle attaque. Je la vis arriver à renverser Belariforg, mais ce dernier riposta violemment en se propulsant vers elle, l’attrapant par le cou et en tentant de la mordre. Irileith rugit de douleur alors qu’une gerbe de sang giclait dans les airs.

– ROSALYND ! interpella une voix derrière nous.

Orriath courut vers nous et posa une main sur l’épaule de Chandra.

– Tout va bien ? Tu es blessée ? se préoccupa-t-il.
– Non, ce n’est rien, je vais bien, répondit Chandra.
– MAIS QUE SE PASSE-T-IL ICI ?!!

Orriath n’attendit pas la réponse et se précipita vers les deux ours. Etait-il devenu fou ? Il n’était même pas armé, et je ne parlais pas de son armure, qu’il avait dû laisser dans sa chambre.

Il sauta sur le dos de Belariforg et entoura de ses bras nus le cou de la bête.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

2 réponses

  1. Orriath aura moins hésité que Rosalynd.
    « C’est une querelle personnelle », c’est un peu une excuse bidon. A mon avis, ce n’est pas une raison pour lequel laisser les gens s’entretuer. ^^
    Après je ne dis pas que l’acte d’Orriath soit complétement censé…

    1. Chandra a déjà fait remarquer auparavant qu’Irileith avait un passé et qu’il ne fallait pas trop insister pour en savoir plus. De plus, ils sont sur un ‘territoire Béornide’, il y a sûrement un code à respecter. Je tâcherai de le mentionner dans le prochain BG.

      Mais sinon, côté éthique, je suis tout à fait d’accord avec toi. Lizeth ne pouvait d’ailleurs pas supporter de les voir s’entretuer. Encore un coup de Chandra la froide 😉 Quant à Orriath, hé bien, il est d’un grand courage, et pas si faiblard que ça héhé

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