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Lizeth Heliandil BG#42

Après nous avoir laissés nous restaurer un peu plus longtemps, on nous guida vers nos chambres. La maison du Seigneur Elrond était immense et il me sembla qu’on nous alloua à chacun une chambre différente. La mienne était joliment décorée sans trop l’être et le lit à baldaquin m’appela au moment même où j’entrai dans la pièce. Au bout du lit quelqu’un avait posé une pile de vêtements propres. Je remarquai également sur une petite table sur ma gauche une cruche d’eau ainsi qu’un récipient vide. Quelques meubles comblaient l’espace restant et je restai immobile au milieu de ce confort en me disant que je pourrai me reposer et ôter la poussière et la boue du chemin qui recouvraient ma peau.

Une fois débarbouillée et ma chemise souillée et déchirée remplacée par celle qui se trouvait là, je m’installai près d’un miroir et alors que je tentai de m’arranger les cheveux pour cacher les traces de mon récent combat, l’on frappa à la porte. Lorsque j’ouvris, je vis en face de moi une Elfe magnifique. Ses longs cheveux noirs cascadaient sur ses épaules ainsi que sur sa robe lilas et ils faisaient contraste avec sa peau blanche. Ses yeux noisette étaient entourés par de longs cils et me regardaient avec douceur accompagnés par un léger sourire. Elle avait dans ses mains deux petites boîtes, l’une aussi longue qu’un parchemin et l’autre de forme arrondie.

– Bon après-midi, dame Rosalynd, dit-elle de sa voix cristalline. Je suis Arwen Undomiel, la fille d’Elrond et je venais vous apporter quelques petites choses. Je…

Elle s’interrompit alors que nous vîmes passer Siloinsiproche dans le couloir. Il portait encore son habit de voyage et marchait d’un pas rapide. Il s’arrêta cependant près de nous et s’inclina en une profonde révérence.

– Ne vous arrêtez pas pour moi, gentes dames, nous dit le nain, j’allais voir mon amie Irileith qui a préféré rester au grand air. Si je la néglige trop longtemps, elle risque vraiment de ne jamais reprendre forme humaine !

Interdites, nous le suivîmes du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse à une intersection.

– Votre compagnon est un bien étrange personnage, commenta Arwen, un sourcil relevé.
– C’est ce que je me suis dit la première fois que je l’ai rencontré, ajoutai-je.
– Nous devrions nous entretenir dans votre chambre, si vous me permettez, reprit-elle en se tournant de nouveau vers moi.
– Bien entendu, allez-y, l’invitai-je en m’écartant pour lui laisser le chemin libre.

Arwen posa le long écrin sur ma table de chevet et garda l’autre dans sa main. Elle revint alors vers moi mais s’arrêta, distraite par la chemise que j’avais laissée sur le dossier d’une chaise. Elle en souleva l’une des manches et inspecta l’endroit où la lame de l’homme en noir m’avait touchée.

– Votre voyage doit avoir été rude, Rosalynd. J’espère que vous ne manquez de rien ici.
– Tout est parfait, je vous remercie pour tout.
– Oh non, tout n’est pas parfait, chère amie, me coupa-t-elle gentiment.

Elle tourna les yeux vers moi et parcourut les quelques pas nous séparant. Elle écarta alors la mèche de cheveux qui cachait ma blessure à l’arcade.

– Nous ne pouvons vous apporter que le confort, mais il est des peines et des souffrances qui ne peuvent être retirées avec l’hospitalité. Laissez-moi vous soulager.

La fille d’Elrond retira le couvercle de la boîte qu’elle tenait et une douce odeur de plantes en sortit. Elle en prit un peu sur ses longs doigts et recouvrit délicatement mon arcade sourcillère. Je m’attendais alors à ce que ma blessure m’élance, mais à la place je ressentis comme une vague de tiédeur.

– C’est un onguent que je prépare moi-même et qui permet une cicatrisation plus rapide, expliqua Arwen. La marque aura dégonflé et presque disparu dans un jour ou deux. Je vous laisse le pot, vous en aurez sûrement encore besoin au cours de votre aventure.

Elle me remit le récipient et je ne pus résister à l’envie de respirer l’odeur de son contenu.

– Cela sent bien meilleur que toutes les autres crèmes que j’ai pu utiliser jusqu’ici, dis-je.
– L’athélas est un merveilleux ingrédient, répondit Arwen. Mais il laisse, comme beaucoup d’autres herbes médicinales une très forte odeur. C’est pourquoi j’utilise toujours quelques spécimens de fleurs supplémentaires pour l’atténuer.
– C’est un cadeau qui me sera très utile, je ne saurais comment vous remercier, dame Arwen.

Elle posa ses mains sur mes épaules et me lança un regard quelque peu troublé.

– Restez en vie, et débarrassez-vous de cet ennemi qui saurait tous nous nuire mais qui vous a pris en chasse. J’ai écouté de loin la conversation entre mon père et Galaenthir Eitheren et je déplore qu’un nouvel ennemi ait pris place parmi les commandants du Seigneur Ténébreux.

Elle se dirigea vers la sortie et se retourna vers moi à mi-chemin.

– L’écrin que j’ai posé sur votre table de chevet contient le message que vous attendiez au sujet de votre mère. Je vous laisse le consulter. Nous nous reverrons à votre départ demain matin, jusque-là reposez-vous et reprenez des forces.

Je rangeai l’onguent dans mon sac de voyage au pied du lit et m’approchai de la petite table à droite de mon lit à baldaquin. Je pris le parchemin dans la petite boîte et m’approchai d’une bougie qui brûlait non loin de là. Le parchemin avait bien évidemment déjà été ouvert, et était à présent maintenu fermé avec un petit ruban de soie. Je défis le nœud et vis que je tremblais légèrement. Pourvu qu’elle ne soit pas morte. Je fermai les yeux pour me concentrer et en les rouvrant je lus :

Selon vos instructions, j’ai pris personnellement part aux investigations concernant la prisonnière et mes hommes et moi avons découvert qu’elle se trouvait en effet au cœur des murs de Dol Guldur. La capture d’un Orque entre Thangulhad et la forteresse nous en a appris bien plus, mais je n’ai pu prouver la véracité de ses paroles. Il aurait vu errer dans les couloirs supérieurs une Elfe correspondant à la description, mais qui n’était entravée d’aucune chaîne et n’avait besoin d’aucune escorte.

Ellunen

Je relevai les yeux et essayai de comprendre ce que je venais de lire. Mère était bel et bien vivante, mais au lieu de se trouver dans les geôles de Dol Guldur comme je le soupçonnais, elle avait l’air de bien se porter. Je réalisai tout à coup toute la dimension du message. Était-elle passée du côté de l’ennemi ? Devant cette question, mon cœur fit un bond en pensant à ce que Galaenthir allait décider. Il pourrait très bien annuler la deuxième partie du voyage s’il croyait que la victime était devenue un obstacle.

Je repensais alors aux paroles de la vieille dame à Bree : « Tu ne trouveras pas qui tu recherches, l’ombre te l’a pris et tu arriveras trop tard ! »

Je chiffonnai machinalement le parchemin entre mes mains tremblantes avant de le laisser tomber au sol.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

2 réponses

  1. C’est marrant quand même cette propension à ce que toutes les personnes fréquentées par Solena donne l’impression d’être « du mauvais côté ». Sa soeur à la sortie de l’incendie, Moela après l’attaque, sa mère après la lettre… Ou bien c’est Solena qui est du mauvais côté mais qu’elle ne le sait pas encore? 🙂
    Ceci dit, je n’ai pas souvenir d’un elfe étant passé du côté du seigneur sombre même si certain (comme Eol, l’elfe noir…) est des positions plus ambiguë…

    1. La famille de Lizeth est comme ça, que veux-tu ? Les Elfes n’ont pas à être immunisés contre ça.

      Après je ne dis pas que tous sont d’un côté ou de l’autre. Tu le sauras à la fin, et tu auras peut-être des surprises 😉

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