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Lizeth Heliandil BG#38

Après avoir passé la rivière Fontgrise au Dernier Pont, nous suivîmes le chemin à travers les massifs de la Trouée des Trolls et malgré tout je fus contente de remplacer la vue des plaines arides des Terres Solitaires par celle des pins qui en cette fraîche matinée dégageaient une enivrante odeur de résine.

Le soleil était bientôt à son zénith quand nous nous arrêtâmes enfin. Mes pieds flanchèrent un peu lorsque je descendis de ma monture, et je restai accrochée à ma selle pendant quelques secondes le temps de me réhabituer à la terre ferme. Vraisemblablement j’avais besoin de sommeil de toute urgence. Je m’approchai de la besace contenant mon sac de couchage et m’affairai à en délier les nœuds faits la veille pour la fermer. Je les avais apparemment trop serrés et quelques secondes ne suffirent pas pour en venir à bout.

– Tu veux de l’aide, Rosalynd ? me demanda la voix de Moela derrière moi.

Je laissai tomber les liens du sac pour me retourner lentement vers elle. Elle affichait un grand sourire et ne paraissait pas le moins du monde fatiguée. Je me demandais quand et comment elle avait réussi à récupérer. Je m’écartai pour lui laisser la place, préférant accepter sa proposition.

– Tu n’as pas bonne mine, dis donc, me dit-elle en restant concentrée sur sa tâche. Dormir quelques heures te fera du bien. Voilà, c’est fait. La prochaine fois, serre moins fort !

Elle me fit un clin d’œil et je lui souris en la remerciant.

– Ah, au fait, reprit-elle quelques secondes plus tard alors qu’elle retournait auprès de son groupe. Amyn voulait te parler. Il est parti se promener pour ramasser des plantes, je crois.
– Il t’a dit de quoi il voulait discuter ?
– Non, pas spécialement. Et toi, tu as une idée ? Non ! Oublie ça, ça ne me regarde pas.
– Je n’en sais pas plus, Moela. Tu peux me dire où il se trouve ?
– Il y a un petit sentier derrière ce buisson là-bas. Il ne s’en sera pas trop éloigné, je pense. Mais tu devrais le trouver, vous autres chasseurs, vous savez traquer, non ?
– Il est plus difficile de traquer les chasseurs, mais, tu as raison, je devrais le retrouver sans trop de problème.
– Parfait ! Mais reviens vite, il te faut au moins une heure ou deux de sommeil.

J’emportai mon épée et ma dague au cas où, et laissai le groupe déballer leurs sacs de couchage.

Il y avait en effet un sentier qui serpentait à travers le sous-bois. Au bout d’un moment, comme je n’avais pas encore rencontré âme qui vive, je me mis en quête de traces fraîches qui pourraient m’indiquer qu’Amynduilas avait quitté la piste. Le sol était recouvert d’aiguilles de pins et de feuilles mais aucune d’entre elles ne semblaient avoir été remuées. Quelques minutes plus tard, alors que je commençais à sérieusement douter de mes capacités de pistage, je remarquai enfin une trace de pas près d’une souche. Je suivis immédiatement la piste et quittai le chemin. Tandis que je tentai de me frayer un passage à travers quelques broussailles et autres arbustes tout en repérant d’autres traces de pas, je me demandais pourquoi Amynduilas s’était éloigné s’il avait souhaité me parler. En effet, toutes les fois où il avait eu quelque chose à me dire, il était venu directement à moi. Mais cette fois, j’avais le sentiment qu’il jouait au chat et à la souris.

La piste menait finalement à une clairière et s’arrêtait là. Néanmoins, même après en avoir fait le tour, je ne vis Amynduilas nulle part.

– Amyn ? appelai-je. AMYN !

Dans le silence, le son de ma voix sonna creux. Je trouvai la situation étrange et très embarrassante. Soudain, j’entendis un bruissement dans les herbes derrière moi. Je me retournai brusquement et retins un cri de surprise alors que mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je posai instantanément la main sur la garde de mon épée et me mis en position défensive. Il y avait en face de moi un homme d’un bon gabarit habillé de noir et qui portait une large cape. En voyant le masque qu’il portait, je reculai d’un pas, et n’hésitai plus. Je tirai au clair mon épée ainsi que ma dague. C’était l’homme à la capuche du rêve que j’avais fait à la ferme du Vieil Odo, en Comté.

– Qui êtes-vous et où est Amynduilas ? lui demandai-je. Je tenais mon épée fermement et j’étais prête à me défendre s’il le fallait.
– Amynduilas ? Il n’est pas là, déclara-t-il, en haussant les épaules et en écartant les bras. Mais cela n’a pas d’importance… ma Reine.

Nouveau battement de cœur manqué. Le fil de mon épée trembla légèrement. Comment m’avait-il appelée ?

– Vous n’avez pas répondu à ma première question. Qui êtes-vous ? répétai-je, essayant de garder mon sang-froid.
– Mais je suis votre serviteur… commença mon interlocuteur d’une voix douce et lente. Il agrémenta sa réponse d’une profonde révérence.
– Ne vous moquez pas de moi ! m’emportai-je.

Il rit entre ses dents, un rictus sur les lèvres.

– Vous avez bien changée depuis ces derniers mois, continua-t-il. Vous n’êtes plus en effet la jeune Elfe en crise qui a quitté la Forêt Noire. Non, non, ajouta-t-il en levant la main, économisez votre salive. Vous ne me connaissez pas, nous ne nous sommes jamais rencontrés. Mais je vous ai suivie de loin, et j’avoue que toutes ces aventures ont permis de forger votre caractère. Cependant, c’est loin d’être suffisant…
– Suffisant pour quoi ? l’interrogeai-je, perdant patience petit à petit.

Il ne répondit pas. A la place, il dégaina son arme, une belle épée en argent avec de fines dorures sur la garde. Un frisson me parcourut alors le dos. J’étais moins à l’aise à l’épée qu’avec mon arc et je pressentais que mon adversaire était doué pour le combat rapproché.

– Vous êtes très compétente avec votre arc, mais que valez-vous avec une épée entre les mains ? me demanda-t-il comme s’il avait lu dans mes pensées.

Il n’attendit pas une seconde de plus. Il chargea et abattit son épée sur moi. J’eus à peine le temps de parer son assaut en utilisant ma dague et mon épée pour créer un barrage. L’impact me déstabilisa et je bandai mes muscles pour repousser son arme. J’y parvins finalement et attaquai à mon tour à maintes reprises. Cependant, il n’avait aucun problème pour parer mes coups et après quelques secondes il dévia mon épée et m’envoya un coup de genou dans le ventre. J’émis un cri étouffé et tombai à la renverse en me retenant de lâcher mon épée. Je déglutis en réalisant alors qu’il se reculait pour me laisser quelques secondes de répit.


Il chargea et abattit son épée sur moi

– Vous êtes celui qui a enlevé Habricotine, n’est-ce-pas ? lui demandai-je pour gagner du temps et surtout pour reprendre mon souffle.
– Celui-là même. Une vraie plaie, cette Hobbite, mais il suffit juste trouver le bon moyen de la mater…
– QUE LUI AVEZ-VOUS FAIT, MONSTRE ! hurlai-je, sentant soudain le sang battre à mes tempes.
– Ha ! Ha ! Ha ! J’aime ça quand vous vous énervez, ma Reine.
– JE NE SUIS PAS VOTRE REINE ! criai-je en me précipitant cette fois vers lui, hors de moi.

Nous croisâmes de nouveau le fer et ma colère décuplée me permit de le faire reculer de quelques pas. Mais ma frustration grandissait également, alors que mes assauts n’avaient aucun résultat notable, et elle fut à son comble quand je l’entendis de nouveau ricaner. Je me retrouvai alors dans la même position qu’en début de combat, mais peinai cette fois à repousser son épée. Il s’approcha d’avantage tandis que je me concentrais pour l’en empêcher, serrant les dents.

– A l’heure qu’il est, la petite est entre les mains de quelques-uns de mes sous-fifres, plus loin au nord, m’expliqua-t-il, un sourire vicieux sur les lèvres. Comme elle semblait avoir une vigueur intarissable, on s’est dit qu’on pourrait tester sa résistance. Depuis, on ne lui permet plus de dormir, et je t’épargne les méthodes utilisées. Ha ! Ha ! Ha !

J’atteignis alors mes limites physiques et sentis que j’allais bientôt flancher. Mes bras tremblèrent alors violemment et le fil de la lame s’approcha de mon visage. Je tentai désespérément de l’éviter et me déportai sur la gauche. Je ressentis une douleur aigüe à l’épaule droite qui m’arracha un gémissement.

Puis encore cette fois il avait abandonné son assaut et alors que j’inspectais la coupure qu’il m’avait faite, il resta debout en silence, un sourire en coin sur les lèvres.

– Pourquoi jouer avec moi ? lui demandai-je en appuyant sur ma blessure. Vous auriez pu en finir depuis long…

Je m’arrêtai en plein milieu de ma phrase. Mon épée venait de tomber dans les feuilles mortes, et mon bras pendait lamentablement le long de mon corps. J’étais dans l’incapacité de le bouger…

Dédicace à Orchys qui m’a prêté son champion pour l’illustration !! <3

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

5 réponses

  1. Bah décidément la pauvre Lizeth n’a pas une heure de repos pour soi.
    Etrange personnage que cet homme/elfe qui appelle Lizeth reine et qui pourtant n’hésite pas à la blesser mais sans la tuer.
    Du coup, je m’interroge sur le rôle de Moela…

    Gamleth, champion du Rohan

  2. Ce sont des bonnes questions mais … et cousine Habricotine dans tout ça, hein? La question qui turlupine tous les couz est sans doute la suivante: mange t-elle à sa faim ? Ou saute t-elle les casse croûtes de 10 et 15h?

    1. Les hobbits on montré à plusieurs reprises qu’ils étaient plus résistants que nous le pensions. Je ne me fais pas trop de soucis à son sujet (en tout cas pas plus que pour n’importe qui).
      L’emprise de Chandra m’inquiète plus.

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