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Lizeth Heliandil BG#39

Je me concentrai pendant quelques secondes et tentai de bouger les doigts de ma main droite, sans succès. Mon cœur s’emballa tout à coup. Qu’allais-je pouvoir faire maintenant que je ne pouvais utiliser qu’un seul de mes bras ? Je ramassai mon épée et me remis en garde. Tout cela sans que mon adversaire daigne bouger d’un pouce.

– Qu’est-ce que vous m’avez fait ? lui demandai-je.

Il posa son regard sur la lame de son épée et je vis une tendre étincelle illuminer ses yeux. Il passa quelques doigts sur le plat de l’acier et il sourit de satisfaction.

– C’est une invention dont je suis très fier, un poison paralysant, mais pas n’importe lequel. Il agit localement sans éliminer les sensations du toucher. Pratique pour la torture. Tout doit se passer là-dedans, vous comprenez ?

Il se tapota le front avec son index. Cet individu était une véritable abomination, et je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il avait dû utiliser ce même poison sur Habricotine pour la … maîtriser, comme il disait.

Quelles options me restait-il ? Combattre ? Fuir ? Appeler à l’aide ? Toutes ne me serviraient à rien s’il cherchait à me tuer. Mais pourtant, voulait-il le faire ? Je ne pouvais cependant me résoudre à fuir sur cette seule hypothèse. J’inspirai profondément et expirai longuement, recherchant le calme intérieur. J’allais avoir besoin de dextérité et de vitesse pour ce qui allait suivre.

J’attaquai la première et même si le poids mort de mon bras me gênait, je me focalisais sur les mouvements de mon ennemi, et tout particulièrement sur son épée. Il ne fallait pas qu’il me touche à nouveau. Je ne pouvais plus compter sur ma force et ne réussirais pas à contrer une attaque directe, alors j’esquivais, j’esquivais toutes ses attaques et cherchais une ouverture. J’analysais aussi ses assauts afin d’en trouver une logique. Il en revenait très souvent au même schéma et c’était ce qui était le plus frustrant. Bien que je tentais de changer d’enchaînement il réussissait toujours à me forcer à appliquer les mêmes défenses. Puis, contre toute attente, je réussis à faire une percée et à lui blesser l’avant-bras. Je sentis le tissu de sa tunique se déchirer et vis ses dents se serrer, mais je pinçai mes lèvres de déception car il n’avait pas lâché son arme. Il me lança un sourire en coin.

– Bien joué, ma Reine. Mais il va falloir faire mieux. Qu’allez-vous faire contre ceci ?

Il mena le prochain assaut et ses coups me firent reculer de plusieurs pas. Je me maudis alors d’être tombée dans son piège. Il m’avait mise en confiance alors qu’il maîtrisait probablement la situation depuis le début ! Il se baissa alors que je tentai un balayage et en profita pour riposter de la même manière. J’essayai de m’écarter à la dernière seconde pour éviter l’arc de cercle paralysant, mais ne fus pas assez rapide. Il me toucha les deux jambes en même temps au niveau des cuisses. Je laissai échapper un cri.

Mon agresseur ne me laissa néanmoins pas le temps de réaliser ce qu’il m’arrivait et se redressant il écarta mon épée de sa main droite et me frappa avec le revers de son gant gauche sur le visage. L’explosion de douleur me fit voir des étoiles sur fond noir et le sol tangua alors dangereusement. Je sentis le goût cuivré du sang dans la bouche tandis que le haut de ma joue brûlait. Quelques secondes plus tard, allongée au sol, je le vis s’approcher de moi. Je ne pouvais plus bouger les jambes. Je tournai la tête et remarquai mon épée plus loin. Je tentai de l’atteindre en tendant le bras gauche mais ne pus attraper que des feuilles mortes. Je poussai un cri de frustration se terminant par un cri de douleur quand il posa sa botte sur ma main.

Je ne voyais plus qu’une silhouette noire en contre-jour. Lentement il approcha le bout de sa lame de la manche de mon habit et en me faisant une autre taillade je serrai les dents. Je constatai alors ne plus pouvoir bouger mon second bras.

Chandra… implorai-je en pensée à l’attention de la créature de mon collier. Chandra… aide-moi.

Il enjamba mon corps pour se placer de l’autre côté et je fermai les yeux quand je vis qu’il approchait son épée du haut de ma chemise, près de mon cou. Avec une incroyable précision, il ne me toucha pas, mais réussit à faire sortir mon médaillon de sous le vêtement en tirant sur la chaîne avec la pointe de son arme.

– Voici donc la source de votre pouvoir, déclara-t-il.

Il planta son épée dans le sol et se mit à genou, puis il prit dans sa main le pendentif. Le bijou commença alors à briller d’une vive lueur rouge comme s’il répondait à son contact.

CHANDRA ! hurlai-je intérieurement.
Lizeth… je suis désolée, entendis-je faiblement. Je ne peux rien faire, ton corps est paralysé.

– N’y touchez pas ! m’exclamai-je à voix haute.

J’entendis le petit clic que faisait le médaillon lorsqu’on l’ouvrait, puis celui lorsqu’on le refermait. Plus près de moi à présent, je pouvais voir le bas de son visage, et le petit rictus qui se dessinait sur ses lèvres.

– Je pense que je vais vous le laisser, dit-il calmement. Après tout, cela m’amuse, j’ai hâte de voir la suite.

Il approcha son gant de mes lèvres et il les caressa. J’inspirai profondément, complètement paniquée par ce geste, et quelques secondes plus tard j’écarquillai grand les yeux. Il y avait mis du poison ! Je ne pus réprimer un sanglot et sentis quelques larmes couler sur mes joues.

– A la prochaine, ma Reine… murmura-t-il au creux de mon oreille.

Puis il s’en alla, ses pieds traînant dans les feuilles d’automne.

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***

Je ne sus pas exactement combien de temps je restai là allongée parmi les fougères et les feuilles mortes. Je vis passer des centaines de nuages dans le ciel qui peu à peu s’était teint d’une jolie couleur rose. J’avais eu tout le temps du monde pour réfléchir à ce qu’il s’était passé aujourd’hui et mon cœur était triste en pensant à Moela. Etait-elle impliquée dans l’histoire ? Ou bien était-ce un maléfice de plus de ce sombre personnage ? Qui était-il ? Et pourquoi m’avait-il laissé le pendentif alors que tout portait à croire que l’ennemi le voulait pour eux ?

Puis j’ai entendu des pas au loin, et des appels.

– Elle est là-bas ! cria la voix d’Orriath, avant de le voir près de moi. Mais que s’est-il donc passé ?

Amynduilas fut le deuxième à venir à mes côtés, suivi par Thalesir et par un Elfe portant un cache-œil. Je me sentis très embarrassée tout à coup, et les battements de mon cœur s’accélérèrent.

– Hé ! Ecartez-vous donc ! héla la voix d’un nain plus loin. Shabb s’approcha et posa une main sur mon épaule. Peux-tu me dire ce qu’il s’est passé, Rosalynd ?

Je déglutis et fis non de la tête. Mon corps me faisait souffrir et plus particulièrement mon visage.

– Bon, il faut que l’on retourne au camp, déclara-t-il après avoir passé un linge humide près de ma bouche pour essuyer le sang qui y avait séché. Je dois peut-être avoir des potions qui l’aideront à récupérer. Amyn, tu t’en charges ?

Je rougis de honte quand il me souleva comme si j’avais été une brindille, légère et frêle.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

2 réponses

  1. Argh! Non mais il est sérieux!? on frappe pas un Homme à terre, encore moins s’il s’agit d’une femme (même si c’est une elfe…). C’est vraiment pas drôle ce qui lui arrive, être appelé reine par un type sans cœur qui prend un malin plaisir à vous humilier, à vous paralyser sans qu’on puisse faire quoique ce soit. Un futur Bolton en puissance?
    Bizarre qu’il ait laissé le pendentif, à moins que ce qu’il cherche ai plutôt un rapport avec Chandra que l’objet même.

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