La salle était plongée dans la pénombre. Seules quelques bougies avaient été allumées et se trouvaient en des endroits quelconques dans de petites niches creusées dans les murs. Au centre, cependant, il y avait deux braseros allumés qui entouraient un autel, ou bien était-ce un sarcophage, il était difficile de le déterminer depuis la porte de fer au travers de laquelle nous venions de jeter un coup d’œil.
Une dizaine de morts-vivants formaient un cercle autour de l’élément central et chantaient la litanie que nous avions entendue auparavant. L’air qui les entourait semblait vibrer et de temps en temps, une petite lueur mauve les entouraient et se dirigeait ensuite vers une silhouette située en face d’eux. Celle-ci portait un manteau sombre à capuche, et semblait en grande méditation. Un halo de la même couleur violette la faisait briller faiblement.
– Tu crois que c’est la même personne qui a enlevé Habricotine ? demandai-je à Amynduilas en chuchotant.
– Peut-être bien, me répondit Amynduilas de la même façon. Mais tout cela sent le piège à plein nez, on vient de nous attirer ici et je ne vois aucun comité d’accueil. Rapprochons-nous.
Des piliers séparaient la zone du rituel d’un couloir faisant tout le tour de la salle. Nous longeâmes les murs afin d’avoir un meilleur visuel sur la scène en cours. Une fois sur la gauche du personnage central, nous observâmes depuis notre cachette les nombreux ennemis devant nous. Ils étaient tous armés mais ne semblaient pas conscients de ce qu’il se passait autour. Je pensais que nous pourrions peut-être les tuer avant qu’ils ne reprennent leur esprit. J’allais en faire la suggestion quand j’entendis un bruit de chaînes derrière moi.
Trois morts-vivants se tenaient prêts à attaquer du côté d’Amynduilas. Du mien, je découvris qu’il n’y en avait qu’un seul. Je me rapprochai de mon compagnon, et dos à dos, nous observâmes nos ennemis.
– Le voilà, ton comité d’accueil, lui dis-je.
Mon adversaire n’était vraiment pas beau à voir. Il était complètement squelettique et portait encore ses vêtements de mortel, une tunique marron et quelques pièces d’armures. Une couronne sur la tête m’indiqua qu’il s’agissait probablement d’un seigneur. Il fit mine de pousser un cri, mais aucun son ne sortit de sa bouche béante, détail plutôt étrange. L’épée qu’il tenait dans sa main osseuse était dentée et passablement rouillée et je ne tardai pas à en sentir la puissance. Je parai l’arme avec la mienne, et donnai un coup de pied pour faire reculer mon ennemi. Je ne lui laissai pas le temps de redonner l’assaut et me précipitai vers lui. Il devait être fin bretteur de son vivant car il para nombre de mes attaques et en esquiva d’autres. Au bout d’un moment, je me fatiguai de son petit manège et tentai de percer ses défenses, vainement. Il allait falloir agir autrement. Je laissai volontairement une ouverture en baissant les bras, et le mort-vivant tomba dans mon piège. Il chargea, l’épée vers l’avant, et à la dernière seconde, j’esquivai et abattis la lame de mon épée sur son bras. Sans chair ni tendon, l’os coupa net. Son épée tomba au sol, avec le reste de son membre. Je profitai de sa surprise pour lui donner un coup de coude en plein milieu de son crâne. Et, désorienté, je le terminai en lui coupant la tête.

Jetant un coup d’œil vers le centre de la salle, je remarquai avec effroi que la silhouette qui faisait le rituel quelques secondes plus tôt n’était plus à sa place. Je la cherchai du regard pendant quelques secondes, et ne la voyant pas, décidai de reporter mon attention sur la suite du combat.
Amynduilas avait déjà mis à terre l’un de ses opposants. Il était maintenant en train de batailler avec les deux autres en même temps, mais ni lui ni eux ne semblaient prendre le dessus. Cependant, les morts-vivants n’étaient pas régis par les lois des êtres vivants, et alors qu’ils ne ressentaient ni la douleur, ni la fatigue, ça n’allait pas être le cas de mon compagnon.
– Hey, besoin d’aide ? interpellai-je Amynduilas en m’approchant de lui.
– Cela se pourrait bien, que penses-tu… de celui de droite ? me proposa-t-il
– Le plus charmant ! lui répondis-je en effectuant un puissant arc de cercle devant moi.
Sous le coup, mon ennemi se déporta sur la droite, vers un espace entre les colonnes. Je m’avançai et l’assénai de coup pour briser sa garde. Ce que je réussis à faire au bout d’un moment, avant de lui réserver le même sort fatal que mon premier opposant. Des os et des lambeaux de chairs pourries tombèrent au sol.
Je fis une rapide inspection de la salle, toujours à la recherche du personnage à capuche. Seuls les sbires continuaient de chanter en psalmodiant, encore en transe.
– Mais où est-il ? dis-je à voix haute en me retournant vers Amynduilas.
A ce moment-là, je vis une lueur violette derrière Amynduilas et une vague d’énergie le pousser violemment dans ma direction. L’onde me percuta également de plein fouet et nous nous retrouvâmes au sol près de l’autel au centre de la pièce, à quelques mètres d’écart l’un de l’autre. Je me cognai tout le côté droit sur les dalles de pierre.
Je voyais encore des petites étoiles danser devant les yeux alors que je tentais de me redresser. Une douleur me parcourut la jambe droite et j’espérai qu’elle n’était pas cassée. De plus, j’avais lâché mon épée pendant l’attaque et ne la voyais nulle part. Amynduilas était en train de se relever sur ma gauche et avait l’air de mieux se porter que moi, bien qu’il soit aussi un peu désorienté par la vague d’énergie.
Je me rapprochai de l’autel en rampant au sol et y découvris, assis contre lui mais inconscient, le corps de la personne que nous recherchions depuis tout ce temps.
– Moela ! m’exclamai-je en me rapprochant d’avantage. Moela, est-ce que tu m’entends ?
Je la secouai doucement, mais n’obtins aucune réaction de sa part. Elle avait le visage très pâle, et je m’inquiétai de sentir que sa peau était plutôt froide.
– Rosalynd, attention ! cria Amynduilas qui venait de se relever.
Au même moment, on m’attrapa par les cheveux et on me tira en arrière. Je sentis une lame en dessous du menton qui m’intimait à rester tranquille. Je pouvais voir Amynduilas pointer une flèche dans notre direction, prêt à tirer. Il jetait de temps en temps des coups d’œil vers les côtés pour surveiller le cercle des morts-vivants en transe.
Tout à coup, mon ravisseur éclata de rire. C’était un rire cristallin, et contre toutes mes attentes, féminin.
– Je te souhaite le bonsoir, Amynduilas. Je n’imaginais pas que mon plan allait fonctionner aussi bien, mais tout s’est déroulé exactement comme elle l’a dit.
– Qui êtes-vous ? Et pourquoi avoir déclenché tout ceci ?
– Voyons, voyons, Amyn, tu n’as pas encore compris ? Tu n’as vraiment pas encore reconnu la voix de ta douce et tendre femme ?
Je n’en crus pas mes oreilles, que venait-elle de dire ? Je vis Amynduilas froncer les sourcils. Il avait lui aussi l’air surpris, mais cependant, bien moins que moi. Il ne baissa pas son arme. De mon côté, j’essayai de garder l’équilibre sur ma jambe valide. L’autre commençait à me faire un mal de chien.
– Ne t’agite pas comme ça, chérie, me dit-elle à l’oreille en ricanant, tu risques de te couper.
Je sentis un désagréable picotement sous le menton indiquant que la lame venait d’entamer ma peau. J’inspirai à fond, essayant de me calmer et de ne plus bouger. Un gémissement de douleur m’échappa malgré moi.
– Ne lui fais pas de mal ! lui ordonna Amynduilas en baissant finalement son arc, bien qu’à contrecœur. C’est moi que tu veux, n’est-ce-pas, … Lissenka ?
Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO
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