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Lizeth Heliandil BG#30

Amynduilas était en train de marcher devant moi et éclairait les couloirs avec la torche qu’il portait à la main. Il avait son épée dans l’autre et n’hésitait pas à s’arrêter s’il venait à entendre le moindre bruit. Derrière lui, je surveillais nos arrières. Faute d’avoir mon arc – il était resté en surface – j’avais moi aussi dégainé mon épée et la tenais fermement de ma main valide. Depuis bientôt une heure, nous tournions dans le labyrinthe de couloirs sombres et humides de l’un des tombeaux des Hauts des Galgals, et j’avais commencé à ressentir une certaine gêne d’abord dans mon avant-bras là où le chien noir avait planté ses crocs, puis dans la main. Cela commençait à m’inquiéter.

– Dis-moi Amyn, crois-tu que nous retrouverons Moela saine et sauve ? lui demandai-je au bout d’un moment, pour me changer les idées.

Amyn s’arrêta et se retourna vers moi. Son visage était baigné dans la lumière de sa torche et son regard était plutôt serein. Je me doutais bien qu’il devait être préoccupé. Mais il réussissait à bien le cacher.

– Non, je ne le crois pas, répondit-il calmement. J’en suis certain.
– Tu en es certain ? répliquai-je, interrogative mais sincère.
– Oui, je peux le sentir, affirma-t-il, et devant mon air étonné, il reprit. Nous sommes tous doués pour quelque chose, de manière plus approfondie et personnelle. Par exemple, tu as la capacité d’être très adroite au tir à l’arc, n’est-ce pas ? Et bien dans mon cas, si je me concentre assez, je peux ressentir la présence des gens. Si Moela n’était plus de ce monde, je le sentirais.
– Oh ! C’est… une bonne nouvelle, je présume. Je suppose que tu ne peux pas utiliser ce… pouvoir pour savoir exactement où elle se trouve ?
– Je ne peux pas, non.

Sur ces dernières paroles, il m’adressa un sourire qui me sembla triste, se retourna et continua sa route. Au bout de quelques minutes, nous débouchâmes dans une petite pièce. Il y avait quelques statues contre les murs et le plafond n’était pas très haut. Amynduilas alluma un brasero dans un coin avant d’inspecter les environs. Après avoir fait moi-même le tour de la salle, je soupirai.

– Encore un cul-de-sac, murmurai-je.
– Il doit faire nuit dehors, nous devrions nous reposer et manger quelque chose. J’ai quelques biscuits et des fruits secs. Le reste se trouve malheureusement dans les sacoches de voyage sur ma monture.

J’allais lui répondre que cela irait quand j’eus un drôle de pressentiment. J’avais l’impression qu’on nous observait. La pièce, comme tout dans ce tombeau d’ailleurs, était silencieuse et il me semblait particulièrement étrange de ne pas avoir rencontré d’ennemi sur notre passage. J’allais faire part de mes observations à Amynduilas quand ma vue se brouilla. Le mur sur ma droite commença à danser et pour ne pas tomber je m’appuyai contre lui.

– Oooh, dis-je en respirant un grand coup.
– Rosalynd ? Hé, que se passe-t-il ?

Je dus avoir un petit moment d’absence car je ne vis pas Amynduilas venir à ma rencontre. Quand je revins à moi, il me touchait le front et ne prenait plus la peine de cacher son inquiétude.

– Tu es brûlante de fièvre, qu’est-ce…
– Mon bras… réussis-je à articuler.

Il me souleva la main pour l’inspecter mais je ne sentis pas la sienne.

– Une morsure de barghest… Rosalynd, pourquoi n’as-tu rien dit ?
– Je… pas… t’inquiéter.

J’entendais et comprenais parfaitement Amynduilas, mais je n’arrivais pas à formuler correctement mes phrases.

– C’est infecté… maugréa-t-il avant de retourner vers son sac à dos.

Je le vis fouiller à l’intérieur et revenir avec une gourde d’eau, un linge clair, et un petit pot en bois. Il nettoya mes plaies avant de les recouvrir d’une pâte provenant de son récipient. Ça avait une forte odeur de plantes qui me donna la nausée.

– C’est tout ce que j’ai, tiens bon, me dit Amynduilas en me regardant devenir probablement toute blanche et en terminant par m’enrouler le bras dans le morceau de tissu.

Son visage devint alors flou puis ce fut l’obscurité totale.

***

Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais allongée près du brasero. Amynduilas avait posé sa cape sur moi pour me tenir chaud. Mon bras ne me faisait plus souffrir, mais en me tâtant le front, je constatai que ma fièvre n’avait que très peu baissé. Je me redressai et cherchai mon compagnon du regard. Il n’était pas très loin, assis contre le mur, l’épée sur les genoux, la garde toujours dans la main, bien que près de la lâcher. Il s’était assoupi et je pouvais voir sa poitrine bouger au gré de sa respiration régulière.

Soudain, un frottement me fit tourner la tête, accompagné de la même sensation que j’avais eue quelques temps plus tôt. Je me levai lentement, allai vers le fond de la salle et plaquai ma tête contre le mur. L’effet de la pierre froide contre ma joue me soulagea un peu, car elle était encore brûlante. J’écoutai, à l’affût du moindre bruit. J’entendis alors un raclement, un bruit très net. Je reculai d’un pas, le cœur battant la chamade. Mon pressentiment s’intensifia tout à coup. Il y avait quelque chose de l’autre côté du mur, et ce n’était pas mon imagination.

Un petit cliquetis résonna tout à coup dans la pièce qui se mit à trembler, faisant tomber de la poussière du plafond. Je fis demi-tour et revins près d’Amynduilas, qui venait d’être réveillé par le bruit. Devant nous, le mur avait basculé sur le côté et il y avait à la place un nouveau couloir sombre.

– Qu’est-ce-que… ? s’exclama-t-il en se relevant et en se tenant prêt.
– Aucune idée, ça s’est juste ouvert, lui répondis-je en attrapant toutes mes affaires.

Je lui rendis sa cape et rattachai mon ceinturon avant d’en sortir mon épée. Nous nous tînmes prêts à accueillir ce qui pouvait sortir de l’ouverture, mais au bout d’une dizaine de secondes, rien ne se passait.

– Est-ce que tu te sens mieux ? m’interrogea-t-il tout en gardant les yeux rivés droit devant lui.
– Je… Ça ira pour le moment, mentis-je, bien que le peu de sommeil que je venais d’avoir m’eut redonné assez de force pour tenir debout et formuler des phrases cohérentes.
– Alors allons-y.

J’acquiesçai. Il ne servait en effet à rien de rester là à regarder ce couloir vide. Cependant, il était évident que quelqu’un souhaitait que nous passions par là. Etant donné que nous avions déjà découvert tout ce qu’il nous avait été permis de découvrir, nous n’avions pas tellement le choix. Amynduilas passa de nouveau devant. Quant à moi, je soufflai un bon coup, et espérai ne pas tourner de l’œil au mauvais moment.


Il était aussi inquiétant de remarquer que quelqu’un avait mis le feu à quelques braseros du passage

Ce couloir n’avait rien à envier aux autres, il était tout aussi humide et sombre. Néanmoins, alors qu’auparavant j’aurais pu jurer que rien n’avait remué la poussière au sol, cette fois ce n’était plus le cas. En effet, il y avait des traces de pas qui semblaient relativement fraîches un peu partout, et nous ne tarderions pas à rencontrer du mouvement. Au bout de quelques minutes, alors que nous inspections le couloir principal et les petites chambres funéraires aux alentours, nous entendîmes du bruit un peu plus loin et à mesure que nous avancions, nous nous rendîmes compte qu’il s’agissait d’une sorte de chant, répété inlassablement. Il était aussi inquiétant de remarquer que quelqu’un avait mis le feu à quelques braseros du passage.

Plus loin devant nous, il y avait une porte de fer entrouverte qui donnait sur la pièce d’où provenaient l’animation.

– Rosalynd, tu devrais rester ici, tu n’es pas en état de… commença à dire à voix basse Amynduilas en se retournant vers moi.
– Je viens avec toi, le coupai-je sèchement. Il y a sûrement assez de monde là-dedans pour nous deux, non ?

Il était hors de question qu’il me laisse seule en arrière. Je comprenais que compte tenu mon état, je n’allais pas être d’une grande efficacité, mais cela serait mieux que rien. Il soupira.

– Bon. J’espère seulement qu’il y aura un miracle et que les autres arriveront assez vite, c’est sûrement un trop gros morceau même pour nous deux.

Il était sur le point d’y aller quand je lui attrapai la manche pour le retenir.

– Ne te déconcentre pas cette fois. Je te couvre, lui dis-je en esquissant un léger sourire.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

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