Je me réveillai dans la grotte, une couverture jusqu’au menton et un tapis de feuilles en guise de matelas. Tout mon corps était lourd et je ressentais une douleur sourde à l’abdomen ainsi qu’au pied. Seul mon esprit semblait léger et je devinai qu’on avait dû me faire boire une potion pour atténuer la douleur, mais par la même occasion elle devait troubler mes sens. J’ai voulu bouger, sans succès, et je remarquai en soulevant la couverture que l’on avait retiré ma chemise et qu’à la place, j’étais enroulée dans des bandages telle une momie. Ils avaient l’odeur caractéristique d’un cataplasme cicatrisant, et faute de sentir bon, il devait sûrement agir sur mes ecchymoses.
Amynduilas n’était pas là. Il s’était donc finalement réveillé, et ça me soulageait. Etait-ce la veille, ou plusieurs jours s’étaient-ils écoulés depuis ma perte de connaissance ? Je rougis à l’idée qu’il dut s’occuper de mes blessures et me sentis également très gênée. Faute de mieux, je passai donc les prochaines minutes à regarder le plafond de pierres. Au bout d’un moment, je me rendormis.
C’est le bruit du petit chaudron qui me sortit du sommeil. Amynduilas était en train de raviver le feu et s’apprêtait sûrement à préparer un repas. Je tentai de me redresser et je remarquai que je me sentais mieux. Mon compagnon leva les yeux de son ouvrage et me sourit. Voyant que je voulais me lever, il prit la parole :
– Tu devrais rester allongée, tes blessures ont besoin de temps pour guérir.
– Bonjour Amyn, dis-je en restant finalement assise.
– Bonjour Rosalynd.
Je laissai passer quelques secondes de silence entre nous. Il était évident que l’on ressentait tous les deux une certaine forme de gêne après les évènements récents, et il ne serait pas facile de les surmonter.
– Que prépares-tu de bon ? ne trouvai-je pas mieux à lui demander.
– Un petit ragoût au lapin, tu auras sûrement envie de manger quelque chose de consistant.
***
Je ne supportai pas les trois jours qui suivirent. Ils se résumaient à rester alitée, boire des potions au goût très amères, et à dormir. J’avais demandé à Amynduilas de me laisser dorénavant seule pour le changement de mes bandages en lui assurant que j’avais surtout besoin d’un peu d’intimité. Il me laissait de l’eau à chauffer, et sortait de la grotte.
Au bout de ces quelques jours, Amynduilas me permit de sortir me dégourdir les jambes à condition qu’il m’accompagne. Je lui répétai que tout allait bien et à l’issue de cette balade que nous devrions envisager de rentrer.
– Tu ne veux plus aller à Fondcombe ? me demanda-t-il.
– Non, je crois qu’il est grand temps de rentrer. Et puis, il faut que je voie Shabb, il me faut des vrais soins ! ajoutai-je en lui jetant un regard en coin et en partant sur un fou rire qui me fit mal aux côtes.
Je souhaitai de tout mon cœur que cette remarque ironique brise la glace entre nous.
Le voyage de retour fut plus animé qu’à l’aller, mais ce n’était pas très difficile de faire mieux. Tout de même nous parlâmes beaucoup, mais jamais de l’épisode des trolls. J’avais cependant bon espoir que nous pourrions en rediscuter, mais que c’était encore trop tôt.
***
De retour à la maison de confrérie, je passai toute la journée avec Shabb qui me confia qu’Amynduilas avait fait du bon travail avec mes blessures à l’abdomen, mais qu’il n’aurait pas pu faire grand-chose concernant mon pied. Il m’a fait remarquer les différents os qui étaient en train de mal se ressouder et sans crier gare, il m’en remit quelques-uns en place.
– C’est le mieux que je puisse faire, Rosalynd, dit-il une fois que le calme revint dans la pièce. Tiens, bois ça, ça fera passer la douleur. Tu risques cependant de continuer à boitiller de temps en temps.
Il prépara alors de nouveaux bandages et m’en enroula le pied.
– Le chef voudrait te voir tout à l’heure, tu pourras y aller ? me demanda-t-il alors que je m’apprêtais à sortir.
– Je peux y aller maintenant, affirmai-je.
– Attends un petit peu, me dit Shabb. Amyn doit être avec lui en ce moment.
– Ah, OK.
J’avisai un bon fauteuil près du bureau du chef et décidai d’attendre qu’Amynduilas en sorte. Je préparais mentalement mon rapport en réfléchissant à la manière de tourner mes phrases lorsque j’entendis que le volume sonore avait augmenté à l’intérieur. Galaenthir et Amynduilas avaient apparemment une conversation très animée. Je ne pus m’empêcher de sentir de la curiosité, mais la paroi du mur était encore trop épaisse pour que je puisse distinguer clairement ce qu’ils se disaient. La porte s’ouvrit alors brusquement et j’enregistrai la fin de leur discussion. Assez amèrement.
– … ne souhaite plus faire équipe avec elle, demandez à quelqu’un d’autre de la former ! Je …
Je sentis son regard dans mon dos alors que je tournai dans un autre couloir de la maison. La glace ne s’était finalement pas brisée.
Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO
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