Deux jours plus tard, nous nous trouvions aux embarcadères où nous attendaient les bateaux qui nous mèneraient vers la Forêt Noire. Comme s’il avait attendu notre départ, Dargol, le Hobbit qui m’avait permis d’arriver saine et sauve à Caras Galadhon, était sur les quais, et se tortillait d’impatience sur un tas de caisses de transport. Je m’approchai de lui et en me voyant il bondit sur ses petites jambes pour venir à ma rencontre.
– Ha ! Rosalynd ! Vous voilà enfin ! s’écria-t-il. Je pensais que vous essayeriez de me contacter pendant votre séjour ici, pour… hum… hé bien, pour notre arrangement.
– J’ai été occupée, mais cela tombe bien que vous soyez venu, je vais pouvoir vous payer.
Je sortis de mon sac une petite bourse. J’avais emprunté un peu d’argent à mes amis et espérais en avoir assez pour rembourser la dette que j’avais avec Dargol.
– Oh, ça. Vous savez, ce n’était rien. Vous vous souvenez, que je devais voir une connaissance ici ?
– Oui, qu’en est-il ? demandai-je, curieuse.
– Hé bien, figurez-vous que je lui ai montré votre arme, et il m’en a offert un bon prix. J’ai repensé à votre histoire, et j’espère que votre cousin se porte bien.
Je rougis en me remémorant le mensonge qu’avait inventé Chandra pour que l’on puisse rejoindre plus rapidement Caras Galadhon.
– Ah ! … Oui, nous sommes arrivés juste à temps il parait.
– Etant donné la taille de votre bourse, il ne vous a pas donné ce que vous pensiez, n’est-ce pas ? Avoir bravé la mort pour si peu, vous devez avoir été contrariée.
Je déglutis. Je pouvais jouer sur l’omission, mais en ce qui concernait le mensonge, j’étais plutôt mauvaise.
– Je suppose que le plus important, c’est la sécurité de sa famille, non ? tentai-je.
– Vous … vous avez probablement raison, dit Dargol après quelques secondes d’hésitation. Son regard était quelque peu suspicieux tout à coup. Dans tous les cas, vous ne me devez rien, vous m’avez offert votre compagnie pendant le voyage, et j’ai fait quelques rencontres intéressantes ici. Cela n’a pas grossi mes stocks de poissons, mais j’ai décidé de toute façon de me reconvertir dans la vente de bijoux et de pierres précieuses. Cela aura au moins un avantage, je ne sentirai plus si mauvais !
Il ricana et je ne pus m’empêcher de sourire. J’étais quasiment sûre qu’il avait découvert que j’avais menti, mais il ne l’avait pas mentionné. Après m’avoir saluée, il me quitta en marchant d’un bon pas. En revenant près du groupe, je vis qu’Amyniel parlait avec son père. Elle remarqua ma présence et me fit signe d’approcher.
– Bonjour Lizeth ! Tu as l’air en pleine forme aujourd’hui ! m’interpella-t-elle chaleureusement.
– Oui, merci Amyniel. Tout va bien de ton côté aussi à ce que je vois.
– Je vais bien, en effet, mis à part le fait que mon père me quitte encore une fois, me confia-t-elle en me lançant un clin d’œil.
– Je t’ai promis que je reviendrai à temps pour ton anniversaire, non ? intervint Amynduilas, les mains sur les hanches.
– A ce propos, est-ce que tu y seras présente, Lizeth ? me demanda Amyniel, ignorant totalement la remarque du Chasseur. Elle s’était approchée de moi et attendait patiemment ma réponse.
– Je… hésitai-je, repensant soudain à mon rêve et sentant un frisson me parcourir le dos. J’essayerai d’être là, oui.
– C’est parfait ! sauta de joie la jeune Elfe. Je souhaite de tout cœur que tu puisses sauver ta mère, mais avec un père comme le mien à tes côtés, je ne me fais pas de souci!
C’était un moment assez étrange. Je remarquai que sous son air assuré et rassurant, Amyniel était très inquiète, et qu’elle en faisait un petit peu trop. Amynduilas fit mine de ne pas réagir, même lorsque je lui jetai un regard en coin un peu gêné. Amyniel me prit alors la main et m’attira à elle. Alors qu’elle m’étreignait, elle me chuchota :
– J’ai appris pour ton rêve, Lizeth, et je suis désolée d’avoir écouté aux portes. Mais s’il-te-plait, si jamais tu as vraiment des sentiments pour Père, … prends la bonne décision, et ramène-le.
Le feu embrasa mes oreilles en l’écoutant et je ne sus quoi répondre. Lorsqu’elle me libéra, elle avait de nouveau un sourire allant de part et d’autre de son visage, puis elle alla embrasser son père avant de rejoindre un autre groupe de personnes.
Je vis alors Dame Galadriel parler avec les passeurs et m’excusant auprès d’Amynduilas, je la rejoins. Quand elle me vit, elle m’adressa un doux sourire. Les trois Elfes qui étaient avec elle s’inclinèrent et se retirèrent.
– Lizeth, je suis venue vous souhaiter un bon voyage, me dit-elle.
– Je vous serai éternellement reconnaissante pour ce que vous avez fait pour moi, admis-je, sincère.
– J’espère que vous ne douterez plus de vous, ma très chère. Tenez, j’ai quelque chose pour vous.
Elle se tourna vers l’un de ses suivants et prit dans ses mains un large tissu blanc brodé d’or. Elle en sortit un bel arc qu’elle me tendit.
– Une Chasseuse sans arc n’en est pas une. Je vous ai vue dans mes rêves et vous portiez auparavant une arme qui ressemblait à celle-ci, je ne m’abuse ?
Le bois était simple, mais ce qui me plaisait avant tout étaient les lianes qui l’entouraient. J’avais perdu mes armes à Gobelinville, et le cadeau que m’offrait Galadriel me toucha directement le cœur. Non seulement il ressemblait à mon ancien arc, mais il était également de meilleure facture.
– Je ne sais vraiment pas quoi répondre. Je vous remercie, dame Galadriel.
Elle me tendit également un carquois plein de flèches que je mis immédiatement dans mon dos.
– Prenez soin de vous, Lizeth, vous seule êtes capable de faire face à la menace que représente Gologmolva. La route est encore bien longue, bien plus longue que vous ne l’imaginez, avant de voir la fin de ce cauchemar, mais vous avez ce qu’il faut pour réussir.
Au moment où la barque quitta le quai et commença à glisser sur la surface tranquille de la rivière qui rejoindrait plus loin le fleuve, je ressentis une petite appréhension mêlée à de l’excitation. J’allais bientôt retrouver la forêt que j’avais quittée plusieurs mois auparavant, et je savais que sur le chemin de Dol Guldur se trouvait mon village, ce qui raviva déjà de vieux souvenirs.
– Prête à rentrer chez toi ? me demanda Amynduilas assis à côté de moi, comme s’il avait pu deviner mes inquiétudes.
Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO
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