Irileith trébucha et s’étendit de tout son long. Je la vis reprendre sa forme humaine et disparaître, cachée par les hautes herbes.
– Pas la peine de me le demander, Lizeth, me dit Chandra en se relevant péniblement.
Elle s’approcha en gardant toutefois ses distances de l’ours brun qui tentait de désarçonner Orriath, toujours solidement accroché. La Béornide était quant à elle à demi-consciente, une main pressée sur son cou pour empêcher le sang de couler. Chandra l’aida alors à s’éloigner de l’endroit où elles se trouvaient et sortit un morceau de tissu de sa petite besace.
– Laisse-moi appuyer sur ta blessure avec ça, lui demanda-t-elle plutôt gentiment. C’est loin d’être suffisant, mais ça sera mieux que ta main.
– Le frère d’Irileith… gémit-elle faiblement. Et votre ami…
Orriath ne lâchait pas prise. Maintenant que nous étions plus proche d’eux, je vis avec plus de précision ce que le capitaine était en train de faire. Il se maintenait en place en serrant fermement ses jambes autour du corps de l’animal et formait avec ses bras une étrange prise sur son cou. Belariforg se débattait toujours, et rugissait, de toute évidence furieux de ne pas réussir à se débarrasser de son cavalier. Orriath banda alors ses muscles avec plus de force, et quelques secondes de plus suffirent pour le faire tomber.
Il m’était difficile de croire ce à quoi je venais pourtant d’assister. Aussi incroyable que celui puisse paraître, Orriath avait neutralisé à lui seul, et à la seule force de ses bras, un Béornide dans sa forme animale. Il posa une main sur le flanc de Belariforg, qui reprit alors des traits plus humains. Apparemment satisfait, Orriath se redressa et se tourna vers nous. Il vint alors à notre rencontre en trottinant.
– Est-ce qu’Irileith va bien ? s’enquit-il auprès de Chandra.
– Non, il faut que quelqu’un soigne sa blessure… trancha-t-elle.
– Très bien, amenons-la dans un endroit plus confortable.
Il la souleva, non sans peine, compte tenu de la taille de la Béornide, mais une fois debout, il semblait capable de ne jamais la lâcher. Chandra resta près d’eux, maintenant le point de pression sur le cou d’Irileith tandis qu’ils se dépêchaient de revenir dans l’enceinte de la demeure de Grimbeorn. Irileith, sur le point de sombrer dans l’inconscience, attrapa la chemise d’Orriath.
– Belariforg… dit-elle.
– Il est juste endormi, dit-il un léger sourire sur les lèvres. Nous lui parlerons une fois qu’il reviendra à lui.
– Vous n’aviez pas à sauver Irileith. Irileith a été faible.
– Tu commences à divaguer, ménage-toi un peu.
Irileith soupira et se détendit. Elle se laissa aller et perdit connaissance.
– Il était temps qu’on arrive, commenta Orriath alors que nous arrivions au niveau des habitations. TYA !
L’Elfe au cache-œil se retourna, une serviette dans les mains, probablement occupé à terminer sa toilette. Il la posa immédiatement, et courut vers une autre cabane.
– Orri, amène-la dans notre chambre, je vais chercher Shabb ! nous cria-t-il.
Une fois à l’intérieur, et Irileith déposée sur un lit, Orriath prit le relais en changeant le linge imbibé de sang. Il demanda alors à Chandra de quitter la pièce, ce que nous fîmes, docilement. Une fois dehors, le silence était retombé. Les autres membres des Cavaliers Solidaires sortaient de leurs cabanes, alertés par le bruit et les cris. Nous laissâmes le passage à Shabb et Tyalangan qui transportaient ce dont ils auraient besoin pour soigner Irileith.
Chandra expliqua par la suite les évènements à Orchysdal et Eljoying. Toutes deux avaient entièrement confiance en les capacités des deux ménestrels pour sauver la vie de leur nouvelle amie. Siloinsiproche, quant à lui, se tournait et se retournait les poignets, et il était sur le point d’exploser d’impatience. Néanmoins, il resta à l’écart, fidèle à lui-même et à son fort caractère.
La matinée passa ainsi, à attendre le verdict, qui arriva finalement. Irileith s’en sortirait, mais ayant perdu beaucoup de sang, il lui fallait un repos absolu, et beaucoup de calme.
– Nous n’avons pas encore vu Belariforg, Orriath, es-tu sûr que tu n’y es pas allé trop fort ? demanda Orchysdal au capitaine.
– Je me suis assuré qu’il allait bien, il n’est pas en danger, assura Orriath.
– Sa fierté blessée est sûrement la cause de son absence, continua Orchysdal. Nous devons cependant rester sur nos gardes, nous ne connaissons pas ses intentions.
– Il nous donnera encore les vivres et les chevaux dont nous avons besoin ? interrogea Eljoying.
– Il n’y a pas de raison pour qu’il ne le fasse pas. Nous trouverons le temps de lui parler.
– Orchysdal ? demanda alors tout à coup Chandra.
Chandra était restée calme et silencieuse pendant plusieurs heures. Je savais cependant qu’elle brûlait de partir. Elle attendait le bon moment.
– Je souhaiterais te parler en privé, dit-elle.
– Est-ce à ce point privé pour ne pas en parler devant tout le monde ? répondit Orchysdal.
Chandra, coupée dans son élan, soupira légèrement, mais gardait son calme.
– Je suppose que je peux en parler devant les autres. Je… je suis tout à fait consciente de l’effort que vous faites pour m’aider. Néanmoins, pour une raison que je préfère taire pour l’instant, je voudrais arriver en Lothlórien le plus rapidement possible.
– Est-ce grave, Rosalynd ? s’enquit Eljoying.
– J’ai besoin de voir la Dame de la Forêt d’Or de toute urgence.
– Nous pouvons y être en une semaine.
– Mais c’est trop long ! dit Chandra en haussant le ton.
– Chandra ! Fais attention à ce que tu dis ! la sermonnai-je.
Chandra leva les yeux au ciel après ma mise en garde. Elle ne rendit pas compte que son geste fut remarqué.
– Rosalynd ? As-tu besoin d’un peu de temps pour te calmer ? demanda Orchysdal d’une voix plus sévère.
– Je… commença Chandra après un long soupir. Je suis navrée de m’être emportée. Je ne peux attendre plus longtemps, il me faut résoudre un problème dans les prochains jours. Il sera trop tard dans une semaine.
– Bien que je ne connaisse pas la raison exacte de ton empressement, je veux bien te croire. En combien de temps dois-tu y être ?
– Deux jours, trois, tout au plus.
– C’est impossible, trancha Orchysdal, catégorique. Il faut pouvoir se reposer, se restaurer, et les chevaux en auront autant besoin que nous.
– Je souhaite m’y rendre seule. Je n’ai pas besoin de vivres. Avec une deuxième monture, je serai capable de parvenir à Caras Galadhon dans les temps.
– Tes deux chevaux ne tiendront pas la cadence. Et je ne te parle même pas de chevaucher en pleine nuit, tu risquerais de rompre le cou de ton cheval et le tien ; les routes ne sont pas les mêmes qu’à l’ouest des Monts Brumeux !
Orchysdal marquait un point, et Chandra pourrait dire ce qu’elle souhaitait, la nouvelle chef avait raison.
– Cependant, Rosalynd, si tu souhaites tenter le coup, je ne te retiendrai pas, décida l’Elfe. Tu auras besoin de beaucoup de chance pour ne pas tomber d’une falaise ou dans un nid de poule. Mais sans vivres ?
– J’aurais tout le temps de me restaurer à la table des Galadhrim, affirma Chandra.
– Nous serons derrière pour te récupérer dans le pire des cas. Sois prudente.
Orchysdal esquissa un sourire en coin en haussant les épaules.
Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO
Chandra fait cavalier seule (enfin presque, au prochaine épisode).
Chandra c’est aussi le nom d’un télescope spatiale, c’est une simple coïncidence?
En fait, pour Chandra, j’ai triché. Je cherchais une créature de feu qui habiterait le pendentif de Lizeth pour mon épisode 10 (une idée toute neuve, à la base pour rendre Lizeth un peu plus intéressante dans l’histoire, et qui s’est développée depuis). Après une recherche sur Google, je suis tombée sur des images, dont l’image retouchée que tu vois à la fin de l’épisode 10. Chandra est en fait le personnage d’un jeu de carte (voir ce lien: http://magic.wizards.com/fr/story/planeswalkers/chandra-nalaar). C’est vrai qu’au début, lui donner une forme humaine m’a beaucoup plu, maintenant, Chandra est plus une voix dans la tête de Lizeth, un esprit qui prend possession d’elle, donc on ne voit plus sa forme.
Du coup, pour le télescope, non, je n’y ai pas vraiment pensé héhé.