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Lizeth Heliandil BG#41

La cité de Fondcombe avait été construite dans une gorge creusée par la Bruinen au pied des Monts Brumeux. On pouvait y accéder par le sud en traversant le Gué et en empruntant un chemin étroit qui descendait ensuite dans la vallée jusqu’aux portes de la ville. J’y étais passée une fois déjà alors que je venais de la Forêt Noire mais la revoir m’avait de nouveau coupé le souffle. En cette fin de matinée, le soleil faisait étinceler ses toits rouges et la couleur verte des pins se mêlait parfaitement avec celles plus automnales des autres arbres, formant une palette de couleurs remarquable. Je m’arrêtai sur le côté de la route et contemplai la ville, profitant momentanément de la chaleur de la lumière sur mon visage. Je fermai les yeux pour m’imprégner de ce souvenir.


La belle cité de Fondcombe

Il ne durerait cependant pas. Habricotine était quelque part parmi les hautes montagnes au-delà de Fondcombe, et ces imposantes murailles étaient bien gardées. J’avais eu à contourner des camps entiers de gobelins la première fois, mais seule j’étais passée inaperçue. Nous étions une vingtaine aujourd’hui et nous devrons probablement nous battre.

– J’ai toujours du mal à me faire à cette magnifique vue ! dit une voix à mes côtés.

Orriath me sourit avant de reporter le regard sur le paysage. Il portait pour le voyage la tenue spécifique des rôdeurs, un ensemble gris et noir arborant comme seule ornementation à l’épaule l’étoile à sept branches des Dúnedains et une cape grise dont il avait rabattu la capuche.

– J’admire cette tranquillité qu’arrivent à transmettre les Elfes. On peine à penser que des villes et des villages sont en ce moment en train de brûler partout ailleurs lorsque l’on regarde Fondcombe, tu ne trouves pas ? ajouta-t-il en soupirant.
– Nous avons besoin de ce genre d’endroit pour nous dire qu’il y a encore de l’espoir, Orriath, lui répondis-je sur un ton neutre en guidant de nouveau ma monture sur le chemin.

Orriath me suivit et plaça son cheval à la hauteur du mien.

– Rosalynd, je ne voulais pas insulter votre race, je ne faisais que commenter le paysage, se défendit-il. Tu avais l’air perdue dans tes pensées, et je me suis dit que je pouvais t’offrir un peu de ma compagnie.

Je soupirai mais ne dis mot. Ne comprenait-il pas que j’avais besoin de tranquillité ? Il était de bonne humeur, comme tous les jours depuis que j’avais fait sa rencontre, et j’ignorais comment il faisait. Devais-je être jalouse de son air insouciant, mais où trouvait-il donc toute cette énergie positive ?

– Ah, te voilà de nouveau dans tes pensées ! s’exclama-t-il en souriant de toutes ses dents.

J’avais sursauté et ma monture avait fait un léger écart.

– Pardonne-moi, reprit-il en riant, je vois que ton humour n’est pas au beau fixe ces temps-ci. J’aurais au moins essayé.
– Oui, et tu pourras réessayer un autre jour ! lui répondis-je sèchement en talonnant ma monture pour le devancer.

Je l’entendis marmonner quelque chose derrière moi mais fort heureusement il eut la sagesse de ne pas me suivre. Je n’étais vraiment pas d’humeur à plaisanter. Je pouvais comprendre qu’Orriath essaye de me remonter le moral, mais je voulais vraiment pouvoir me concentrer sur les évènements à venir. De plus, j’étais impatiente de savoir si un message était arrivé en ville concernant la captivité de ma mère. En effet, Galaenthir avait envoyé un courrier à ses informateurs dans l’Est afin d’avoir la certitude qu’elle était bien prisonnière des geôles de Dol Guldur, mais surtout  si elle y était encore. Après l’enlèvement d’Habricotine, ils avaient été invités au moyen d’une nouvelle missive à faire parvenir leur réponse directement à Fondcombe. C’est pourquoi j’avais maintenant hâte d’en savoir plus, et Orriath tombait au mauvais moment.

Nous franchîmes le pont à l’entrée de la ville et nous rencontrâmes quelques groupes de gens. La majorité était des Elfes, mais l’on pouvait apercevoir également quelques représentants des races des Hommes, des Hobbits et même quelques Nains. Galaenthir nous guida vers la plus grande maison de la ville, la demeure d’Elrond, maître des lieux. Il s’agissait d’un bâtiment dont l’architecture compliquée se référant notamment aux toits combinait avec la flore alentour, abondante. Les droites et les courbes se fondaient parmi le lierre fleuri, et il se dégageait de cet endroit une atmosphère de puissance.

– Bienvenue à Imladris, voyageurs ! nous interpella un Elfe habillé d’une tunique bleue en nous jetant un regard bienveillant. Je me nomme Pethelen, et vous êtes devant la Dernière Maison Simple du Seigneur Elrond. Puis-je connaître vos noms ainsi que le motif de votre venue ?

Galaenthir descendit de son cheval et parcourut les quelques pas le séparant de Pethelen.

– Je suis Galaenthir Etheiren, chef de la confrérie des Cavaliers Solitaires, et en voici les membres, dit-il en levant une main dans notre direction après s’être incliné devant l’Elfe. Nous venons ici pour nous reposer et préparer notre prochain voyage plus au nord. Le Seigneur Elrond a peut-être reçu un message lui informant de notre arrivée. Mais nous comprendrons s’il ne peut nous recevoir.
– Nous vous attendions, Galaenthir Etheiren, répondit Pethelen. Vous demanderez à vos compagnons de bien vouloir descendre de leurs montures. Nous mènerons ces dernières à l’écurie où elles pourront se reposer. Suivez-moi je vous prie.

Notre grand groupe ne passa pas inaperçu lorsque nous entrâmes à l’intérieur du bâtiment. Le vestibule était une large pièce supportée par des piliers de pierres richement décorés et peints. Devant nous, autour d’un bassin, deux groupes de gens nous dévisagèrent un instant avant de retourner à leurs conversations. Je vis également d’autres personnes parcourant les allées latérales s’arrêter momentanément pour regarder les arrivants en vêtements de voyages qui venaient d’entrer dans la maison d’Elrond. Ils ne portèrent bientôt plus attention à nous, probablement habitués à rencontrer des étrangers.

On nous fit entrer dans une grande salle sur la gauche dont la vue me stupéfia. Elle n’était éclairée que par la lumière traversant les fenêtres en vitrail et par plusieurs feux brûlant dans le fond de la salle. Au centre, plusieurs grandes tables occupaient l’espace, et au plafond il y avait de larges draperies bleues parsemées d’étoiles. Des couloirs continuaient en mezzanine à l’étage de chaque côté de cette pièce toute en longueur, et je me demandais vers quels autres endroits ils pouvaient mener.

– Veuillez prendre place, nous allons vous apporter de quoi vous restaurer, nous dit Pethelen en se tournant vers nous. Nous connaissons votre hâte, le Seigneur Elrond sera immédiatement informé de votre arrivée.
– Je vous remercie, Pethelen, répondit simplement Galaenthir.

Lorsqu’il s’installa à la table la plus proche, je le vis soupirer. Les traces de fatigue ne l’avaient pas épargné, il avait tout simplement l’air éreinté. Les préoccupations lui avaient même rajouté quelques rides.

Avant même que nous fûmes tous assis quelques elfes nous apportèrent des gobelets et des cruches d’eau et de vin bientôt suivis par des plateaux de fruits et de biscuits. Le temps nous parut moins long alors que nous mangions, mais peu discutaient, ajoutant à l’ambiance légèrement tendue. Nous attendions tous que le maître des lieux fasse son apparition.

Lorsqu’il le fit, je me raidis sur mon siège et reposai mon verre d’eau. Il portait une tunique de couleur à dominante gris de lin et une bande de tissu lui ceignait la taille. Ses longs cheveux bruns étaient maintenus en place par un fin diadème argenté et il arborait un léger sourire serein.

– Restez assis, mes amis, dit Elrond en s’approchant, et détendez-vous. Je vous souhaite à tous la bienvenue en ma maison. Cela faisait un moment que je ne vous avais vu, Galaenthir Etheiren, reprit-il en se dirigeant vers le chef. J’ai été surpris par votre missive, et suis attristé par l’enlèvement de l’une des vôtres.
– Je me sens redevable pour l’excellente hospitalité que vous nous avez offerte, Seigneur Elrond. Je souhaiterais m’entretenir en privé avec vous sur divers sujets, si vous le voulez bien.
– Cela ne me dérange en aucune façon. Veuillez m’accompagner, Galaenthir, l’invita Elrond.

Je vis qu’Eljoying et Orchysdal se jetaient des regards inquiets, et Legalus lâcha un léger soupir. Le chef venait de mettre à l’écart ses officiers, et je sentais leur malaise.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

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