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Lizeth Heliandil BG#80

Le Chasseur essayait d’éloigner les pattes de la créature alors qu’elle était en train de le mordre à la jambe. Il sortit un poignard et asséna quelques coups dans ce qui devait être le visage de la bête. Du sang noir jaillissait dans les airs tandis que du rouge se répandait quant à lui sur le sol. J’encochai une flèche et tendis mon arc à fond, visant cette fois-ci l’énorme araignée. Au moment de relâcher la tension, une violente douleur me traversa le bras droit. Ma dernière flèche alla se perdre au loin. Me maudissant, je repris mon épée avec la main gauche et me précipitai vers l’avant, mon bras ankylosé collé le long de mon corps.

– Hey ! criai-je à l’attention de l’araignée, tout en lui tailladant l’une de ses pattes arrière. Tourne-toi par ici!

Quand elle accéda à ma demande, je me figeai sur place. Elle était en face de moi et la symétrie dérangeante de son corps me donna des frissons. Elle chargea instantanément et je dus faire une roulade sur la gauche pour esquiver ses longues pattes de devant qui firent deux gros trous dans le sol en me manquant. Je n’avais malheureusement pas amélioré mon jeu à l’épée et j’avais tout le mal du monde à utiliser ma main gauche pour asséner des coups puissants. Je tentai alors le tout pour le tout, et en grimaçant, je rééquilibrai ma posture en reprenant mon arme dans la main droite. Comme elle était lourde !

– Chandra, si tu as encore de l’énergie, c’est maintenant ou jamais, capitulai-je. Laissons de côté pour l’instant cette idée de ne pas exploiter tes pouvoirs. C’est une urgence. Donne-moi un peu de feu !

Je crus entendre l’esprit pousser un cri de libération. Ma lame s’embrasa et illumina la scène. L’araignée, aveuglée, hésita. Je décidai d’en profiter et j’enfonçai mon épée dans son crâne. Elle y entra comme dans du beurre, et je supposai que Chandra y était pour quelque chose. L’action continua avec une fluidité déconcertante. Je retirai mon arme de la tête de la bête avec autant de facilité, et emportée par une vague d’énergie, je l’utilisai pour trancher d’un seul coup l’une de ses grandes pattes. Le coup dans son cerveau l’avait sûrement déjà achevée, mais j’avais eu une folle envie d’aller plus loin.

– Arrête maintenant, Chandra, lui ordonnai-je. Oh, par Manwë, ça ne va pas du tout…

Je tombai au sol, épuisée. L’adrénaline retomba violemment, et tous mes membres commencèrent à trembler. Je ne vis pas l’autre araignée qui se précipitait vers moi, et au moment d’apercevoir en gros plan ses mandibules, je me recroquevillai sur moi-même, me protégeant le visage, tétanisée par la peur.

Je sentis un courant d’air quand la créature mourut juste devant moi. Le soldat Mallhedrim était venu à mon aide, ayant terminé  de tuer jusqu’à la dernière des araignées qui étaient de son côté. Ma respiration était saccadée, j’essayais de reprendre le contrôle de mon corps. On ne m’en laissa pourtant pas le temps, mon compagnon d’arme tentait de me relever.

– Faites un effort, nous avons deux blessés sur les bras.

Il avait raison. Je repensai à Amynduilas, allongé plus loin. Je me fis violence et mes muscles finirent par obéir. Je me relevai et ramassai mon épée pour la remettre dans son fourreau. Je m’approchai alors de mon ami et vit qu’il était au bord de l’évanouissement. Il avait également le teint pâle et des gouttes de sueur parsemaient son front. J’examinai sa jambe, non sans remarquer la terre qui était imbibée de son sang.

– L’artère a été touchée, commenta Chandra.
– Je sais, répondis-je, cherchant un bout de tissu dans ma besace.
– Et ce n’est pas le poison qui va avoir raison de lui, continua l’esprit.
– JE SAIS !!! hurlai-je en pensée, prise d’une soudaine panique.

Je n’arrivais pas à réfléchir. Je ne trouvais pas de tissu qui convenait pour faire un garrot, et Amynduilas était en train de se vider de son sang, son visage paraissait de plus en plus blanc.

– Laisse-moi faire, dit Chandra.

Je ressentis un léger picotement quand elle prit possession de mon corps en en écartant mon esprit. J’allais protester mais je pris alors conscience que ça devait probablement être le seul moyen de donner une chance de survie au Chasseur. Chandra retira mon gant droit et posa la main sur la jambe d’Amynduilas. Ce dernier se tordit de douleur et trouva assez d’énergie pour crier. Chandra n’eut aucun mal à le repousser et à le maintenir au sol avec son autre main. Il perdit connaissance. Au bout de quelques secondes, elle arrêta ce qu’elle faisait. Une odeur de chair brûlée m’attaqua les narines lorsque je repris le contrôle de mon corps. Je ressentis également une sensation de légèreté, comme lorsque quelqu’un nous décharge d’un poids que l’on porterait. Je n’arrivais pas à mettre ce sentiment sur le compte du soulagement.

– Chandra, qu’as-tu fait ? l’interrogeai-je alors.
– Il a été empoisonné, il vaudrait mieux l’amener à cette auberge, me répondit-elle en ignorant ma question.
– Ne change pas de sujet, quelque chose à changé, n’est-ce pas ? Dis-moi exactement ce que tu viens de lui faire !

La peur s’emparait de nouveau de moi. Elle se mêlait à la colère et à une impression d’impuissance.

– Je lui ai sauvé la vie. Cela n’a pas été si difficile, vu la quantité de sang qui coulait à flot. Je me suis dit qu’il était temps de commencer les préparations du rituel. Il vivra.
– Mais à quel prix ! rétorquai-je à voix haute. Oh, Amyn, pardonne-moi.

J’étais en train de lui caresser les cheveux quand je sentis une présence derrière moi. J’avais complètement oublié que le Malledhrim était là lui aussi. J’essuyai les larmes naissantes de mes yeux et tournai la tête vers lui. Il soutenait son compagnon et attendait visiblement à ce qu’on parte le plus vite possible.

– Cela risque d’être compliqué de porter seule votre ami, me dit-il. Echangeons de place.

Le chemin jusqu’aux chevaux se fit en silence. J’aidai le soldat à se mettre en selle et il m’assura qu’il réussirait à tenir dessus sans tomber, à condition de vite arriver à l’auberge. L’autre Malledhrim monta avec Amynduilas, et me demanda de prendre les brides du cheval de mon ami qui n’avait dorénavant plus de cavalier. Après cela, nous partîmes au galop.

Arrivés à l’auberge, nous fûmes accueillis par Orchysdal et Dirvrelleth qui nous aidèrent avec les blessés. La chef de la confrérie m’informa que la potion était en cours de préparation et serait prête dans l’heure.

– Il leur faudra quelques jours pour se remettre, me raconta Orchysdal un peu plus tard, en me tendant un gobelet de potion fumante. Tiens, tout le monde à droit à sa petite soupe. On ne sait jamais.

Elle prit place à côté de moi et poussa un long soupir.

– Joye va être bien triste en apprenant la mort de Rhéo, c’est dommage qu’il n’ait pas résisté quelques heures de plus, me confia-t-elle.
– Je me sens responsable.
– Voyons Lizeth, si quelqu’un devait être responsable du malheur à chaque fois qu’il se présente, nous passerions nos journées à nous morfondre. Pense plutôt au fait que tu as trouvé la force pour sauver tous les autres. Il faut aller de l’avant au lieu de regarder derrière soi.

Orchysdal se leva alors, mettant fin à la conversation. Elle me sourit et repartit à l’étage.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

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