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Lizeth Heliandil BG#69

Le lendemain matin, Orchysdal et Eljoying nous firent un résumé de ce qu’elles avaient appris de la bouche des Malledhrim. Ces derniers discutaient à présent avec le groupe, libre de leurs mouvements, mais ils étaient restés presque toute la nuit ficelés et surveillés par quelqu’un. Ils n’étaient que peu fiers d’avoir été manipulés par l’ennemi aussi facilement. La chef leur avait expliqué que ledit ennemi était très dangereux et qu’ils pouvaient s’estimer heureux d’être encore en vie pour pouvoir continuer leur travail.

Nous ne retrouvâmes cependant pas les corps des civils du camp d’Echad Sirion. Plusieurs soldats affirmèrent que celui que nous nommions Gologmolva les avait alignés sur le pont et leur avait simplement ordonné de sauter. Ils s’étaient exécutés à l’unisson, et avaient rapidement disparus de leur vue à tous. Le courant de l’Anduin avait alors dû les mener vers le Sud. Cellebiel n’avait quant à elle pas pu confirmer les dires des Malledhrim, ayant quitté les lieux avant ce moment, et l’Elfe avait par la suite insisté pour accompagner notre groupe, pour ainsi se montrer utile – et accessoirement assouvir un certain désir de vengeance. Eljoying avait fait claquer sa langue quand Orchysdal l’avait invitée parmi nous avec un sourire bienveillant, ignorant volontairement la méfiance de son bras droit. Elle argumenta que nous aurions besoin de tous les bras disponibles pour repousser l’ennemi et mener à terme notre mission, qu’il n’était alors pas question de refuser de l’aide.

Cellebiel n’était pas présente dans mon rêve, mais bon nombre de mes autres camarades n’y étaient pas non plus. Je n’étais pas contre son arrivée, non, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle risquait sa vie avec nous.

Une heure plus tard, nous étions de nouveau sur le chemin. Il s’agissait de rattraper la route principale, mais surtout de s’éloigner des camps Orques et Gobelins du Sud.

– Alors, Lizeth, encore en train de broyer du noir ? me demanda Amynduilas, après quelques temps de chevauchée au pas.
– Comment le sais-tu ? répliquai-je en soupirant.
– Ah, ça ! s’exclama-t-il, les yeux tournés vers le ciel.
– Chandra raconte encore n’importe quoi ! dis-je, haussant les épaules, légèrement irritée.
– Ce n’est pas son opinion, mais je suis d’accord avec elle, tout compte fait, déclara le Chasseur. Il laissa échapper un petit rire amusé.
– Mais c’est qu’elle va te monter contre moi, ma parole ! rétorquai-je.

J’eus un léger sourire en coin, à moitié frustrée, à moitié amusée par la situation.

– Cellebiel est consciente du danger de cette mission. Elle a été un témoin direct du pouvoir de Gologmolva. Je pense que tu devrais d’avantage te focaliser sur l’objectif de cette quête à savoir le sauvetage de ta mère.
– Est-ce un conseil venant de toi, ou venant d’elle ?

Amynduilas fronça les sourcils, apparemment déçu. Il soupira.

– Il vient de moi, finit-il par dire. Ecoute, Gologmolva la garde en vie, j’en suis persuadé. C’est assez dur à admettre, mais elle est un appât parfait. Il faudra juste redoubler de vigilance.
– Il a raison, Lizeth, intervint une voix bourrue dans notre dos.

Il s’agissait de Thalesir, accompagné de Siloinsiproche, et chose assez surprenante, la nouvelle venue était également avec eux. Le chemin s’était élargi alors que nous longions un marais, et ils en profitèrent pour rapprocher leurs montures des nôtres.

– Il est normal que tu sois inquiète pour nous, mais un rêve, c’est quoi ? Tout un tas d’émotions qui mises ensemble créent des images. S’il s’agit vraiment de l’avenir, alors on est prévenu, et on évitera que ça arrive.
– Quelle sagesse, maître Thalesir ! entonna Siloinsiproche en se penchant et en donnant une tape dans le dos de son compatriote. Je n’aurais pas mieux dit !

Le Nain se tourna alors vers moi.

– Vous les Elfes, vous êtes trop sensibles, surtout quand vous êtes encore jeunes. Je ne le dirai jamais assez, vivre si longtemps ralentit certaines choses. Lizeth, nous sommes en guerre, l’ennemi n’aura aucune pitié. Le temps de notre mission, sois en colère contre ce Gologmolva qui te prend pour cible. La colère, si elle est bien gérée, permet de te donner la force de ne pas finir par fuir la queue entre les jambes.
– Eh bien, dis-donc, maître Siloinsiproche ! imita Thalesir sur le ton de la plaisanterie, toujours les mots pour réconforter.
– Ce ne sont pas des mots ! C’est une manière d’agir. Dis-moi, Liz… tu me permets que je t’appelle Liz ? Dis-moi, penses-tu pouvoir réduire la vie du bourreau de ta mère à néant pour la sauver, et cela coûte que coûte ?

Quand j’avais rencontré Gologmolva pour la première fois et qu’il m’avait provoqué, j’avais éprouvé beaucoup de colère, mais j’avais surtout été bouleversée par le sort qu’il avait réservé à Habricotine. J’avais eu l’envie de lui rendre la monnaie de sa pièce, mais j’avais aussi été intriguée par sa manière d’agir avec moi, cette volonté de me rendre plus forte. J’avais compris par la suite que c’était pour renforcer le pendentif pour ensuite me le subtiliser, et…

Je fis faire un pas de côté à ma monture pour allonger le bras vers Amynduilas et toucher la poche de sa sacoche où il gardait le collier. Les trois autres s’arrêtèrent à notre hauteur, l’air dubitatif.

– Chandra ? pensai-je soudain.
– Ah, tu as enfin compris le véritable enjeu ? me répondit-elle.
– Il ne reculera devant rien, alors ? C’est définitif.
– En effet. Tu sais donc comment éviter ça, n’est-ce pas ?
– Oui.

Je lâchai prise et me remis bien droite sur ma selle. Gologmolva avait tout orchestré pour m’attirer dans son piège. Il avait enlevé ma mère, il maintenait le lien en me testant avec nombres d’épreuves, alimentant mon désir de vengeance continuellement. Je fronçai les sourcils, regardant dans le vide. Je ne pouvais pas abandonner ma mère, bien entendu, alors on arriverait tôt ou tard à l’affrontement, la fuite étant exclue.

Je repensai à la conversation que j’avais eue la nuit d’avant avec Chandra. Elle m’avait expliqué son plan, et en effet, il ne m’avait pas plu. Le plus important était d’empêcher que Gologmolva puisse utiliser le pendentif que ce soit lui-même ou à travers moi. Il n’y avait qu’un moyen de se prémunir de cette issue, mais je préférais le mettre de côté, le plus longtemps possible. Il y avait plus de risques d’échec, mais je ne pouvais me résoudre à prendre ce chemin, pas sans avoir essayé tout le reste, s’il existait réellement un autre moyen.

Pour l’heure, il ne restait qu’à avancer. Le reste se résoudrait bien de lui-même.

– Absolument, répondis-je à Siloinsiproche en le regardant dans les yeux. Il va cesser de se jouer de nous. Il va tomber. Il le faut.

Penser à la solution, pas au problème. Penser à la solution, pas au problème.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

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