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Lizeth Heliandil BG#66

Echad Sirion était le camp des Malledhrim situé sur les berges de l’Anduin, et était l’un des remparts chargé de surveiller l’ennemi et d’empêcher son avancée vers les autres territoires. Il était un point stratégique pour le réapprovisionnement et avoir le fleuve tout près permettait aussi une retraite aisée en cas de problème. Mais alors, pourquoi le camp était-il vide ?

Des caisses de provisions s’entassaient à divers endroits, et en nous approchant des feux de camp, nous en conclûmes que l’endroit n’avait pas été abandonné depuis très longtemps, étant donné que les braises étaient encore chaudes.

– Dirvrelleth, Moela et Rheo, allez explorer les environs, demanda Orchysdal. Soyez discrets et ne prenez aucun risque. Pour vous et pour tous les autres, si l’un d’entre vous découvre un indice sur ce qui a bien pu arriver ici, qu’il vienne immédiatement partager ce qu’il a trouvé.

Je me dirigeai vers ce qu’il me sembla être un petit dépôt d’armes. Quelques épées et lances se trouvaient à l’intérieur ou contre des caisses, relativement bien rangées. Cela n’avait aucun sens. Si les soldats avaient déserté, ils n’auraient pas laissé les armes à la portée du premier venu, et s’ils avaient été attaqués, non seulement l’on pourrait voir des traces de luttes, et des cadavres, mais tout le matériel aurait été emmené par l’ennemi. Et il y avait cette vague d’Orques suicidaires, comme si… Avait-on essayé de gagner du temps ?

A la place de tout cela, le sol avait tout de même était piétiné et toutes les traces ne provenaient pas uniquement de bottes elfes. Des Orques étaient passés par ici, mais ils avaient été relativement peu nombreux. Tout à coup, je repensai à Gologmolva et à son pouvoir. Il pouvait paralyser à distance, mais pouvait-il le faire sur tout un groupe de soldats en même temps ? Il s’était retenu avec moi et c’était ce qui m’effrayait le plus chez lui, sa façon à me tester gentiment, alors qu’il était capable de beaucoup plus. Mes amis ne feraient pas le poids contre lui, et je savais bien que la confrontation arriverait tôt ou tard. Je chassai ces pensées de mon esprit, et tentai de voir si les traces de pas menaient quelque part. Après quelques minutes, je vis qu’elles allaient vers le sud.

Arrivée à la limite du camp cependant, ma vue se troubla. Je m’adossai à un arbre et essayai de voir où étaient les autres. Je m’étais trop éloignée et alors que je m’en rendais compte, une vive douleur me traversa le corps. Je me recroquevillai sur moi-même, tous les muscles crispés, et un voile rouge me tomba devant les yeux. Il se teignit petit à petit de noir et j’eus l’impression qu’une partie de moi souhaitait se séparer de mon corps sans jamais y arriver, tel un bandage collé à une plaie qui lutterait pour être arraché. Je pris sur moi, espérant que cela cesserait bientôt. J’avais la vague sensation du sol sous moi, et un goût de poussière dans la bouche.

J’entendis un bruit au loin, qui sembla se rapprocher, et une douce torpeur m’envahit. La souffrance parcourait encore mes veines, mais moins fort qu’auparavant, bien que toujours en continu. On me secoua le dos, et cela me fit l’effet d’un violent écho partout en moi. Incapable de protester, j’attendis.

Au bout d’un moment, je pus enfin ouvrir les yeux et je vis le grand sourire de Siloinsiproche juste au-dessus de mon visage. Je me forçai à sourire, mais ne sus jamais si j’y parvins. Il m’encouragea à me redresser et m’aida à me reposer contre un arbre. A quelques mètres de là, je vis qu’Amynduilas était en grande conversation avec Orchysdal et Eljoying. Il tenait dans ses mains la chaine de mon pendentif qui se balançait alors doucement dans le vide.

– Aide-moi à me relever, s’il-te-plait, Siloinsiproche, demandai-je au Nain.

Il m’attrapa sous l’aisselle et me souleva assez pour que je puisse me redresser complètement. J’inspirai profondément, et, doucement, je me dirigeai vers le centre de la dispute. Je posai une main sur l’épaule d’Amynduilas et tentai de nouveau de sourire en entrant dans le cercle.

– Je ne voulais pas inquiéter tout le monde, intervins-je. Je n’aurais pas dû m’éloigner autant d’Amynduilas, il n’est pas à blâmer.
– Tu devrais peut-être reprendre possession de ton bijou, alors, proposa Orchysdal un peu durement.

Le Chasseur me tendit la chaîne mais je fis non de la tête.

– Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée. Moins je serai en contact avec lui, moins je pourrai l’utiliser et augmenter ses pouvoirs.
– Tu ne souhaites au moins plus te suicider en le détruisant, c’est prometteur, commenta Eljoying.
– Non, ce n’est plus d’actualité, répondis-je tout bas.

Le silence s’abattit sur le groupe mais fut de courte durée. Des bruits de pas dans les feuilles mortes nous alertèrent du retour de Dirvrelleth, de Rheo et de Moela. Ils ne revenaient pas seuls, cependant, et nous ne tardâmes pas à faire connaissance avec leur trouvaille.

Il s’agissait d’une Elfe aux cheveux bruns, légèrement ondulés, habillée assez simplement d’une tunique cachée partiellement par une élégante cape, d’un pantalon, et de bottes de marche. Le tout était d’une couleur assez sombre, et faisait contraste avec son visage très blanc, bien que sali par la terre. Moela tenait dans ses mains les armes de leur prisonnière, un arc et une épée.

– Nous l’avons trouvée dans les environs, Orchys, expliqua Dirvrelleth. Elle se cachait dans les buissons.
– Je ne me cachais pas, sinon, vous ne m’auriez pas découverte, lâcha l’Elfe, le regard lançant des éclairs. J’hésitais seulement à vous aborder.
– Tu ne réussiras pas à nous faire avaler ton histoire, continua le Chasseur.
– Cela suffit, Dirv ! cria Orchysdal. Ce n’est pas le moment de jouer aux devinettes. Nous essayons de comprendre ce qui est arrivé au camp Malledhrim, pas d’arrêter tout ce qui bouge. Commençons par le commencement : tu as bien un nom, n’est-ce pas ?
– Oui. Je m’appelle Cellebiel, répondit-elle. J’ai vu ce qu’il s’est passé ici, et d’ailleurs, j’y étais.
– Hé bien ! Quelle nouvelle ! entonna Orchysdal.
– C’est louche, ouais ! commenta Habricotine qui se trouvait en retrait.
– Pensez ce que vous voudrez ! s’exclama Cellebiel. Je ne nie pas l’étrangeté de la situation. Pour tout vous dire, on m’a laissée ici justement pour que je vous en parle.
– Ça pue le piège à plein nez !
– Habricotine !! s’indigna alors Eljoying.
– C’est en effet un piège, avoua l’Elfe. Vos ennemis ne cherchaient pas à le cacher, au contraire. Néanmoins, je ne sais pas comment, mais ils ont fait prisonnière toute la garnison de soldats, et l’ont emmenée vers le sud, où ils ont quelques camps. Ils cherchent à ce que vous alliez les sauver.
– Cela expliquerait les traces de pas vers le sud, indiquai-je alors.

En voyant tous les regards se tourner vers moi, je levai les mains et avec un air navré j’ajoutai :

– Je ne faisais qu’un commentaire, continuez.
– Sont-ils encore nombreux ? demanda Orchysdal à Cellebiel en se tournant de nouveau vers elle. Quelques-uns nous ont attaqués plus tôt.
– Ils étaient là pour vous distraire. Le chef de leur groupe était vraiment bizarre, habillé tout en noir. Il les a envoyés vers vous pour s’amuser. Certains des Orques ont compris ses intentions, mais aucun n’a tenté de se rebeller. Puis il est parti en emmenant tous les soldats, et en me laissant comme tâche de vous raconter tout ceci. J’ai pu les suivre un peu après cela, et j’en revenais quand votre chien de garde m’est tombé dessus.

Dirvrelleth se raidit mais fut arrêté dans son élan par Moela.

– Ooooh, elle t’a traité de « chien de garde », Dirv, lui chuchota-t-elle, tout en le maintenant fermement. Elle t’aime bien, on dirait.
– Tu m’en diras tant, dit Dirvrelleth entre ses dents.
– Comment sont ces camps ? continua Orchysdal, ignorant le Chasseur et la Capitaine.
– Ils ne sont pas très grands, peu d’ennemis, mais ils s’attendent à être attaqués, et sont donc prêts derrière leurs barricades.
– Un jour ou deux de plus, dit Eljoying pour elle-même. Ça nous retarde dans notre mission principale. Qu’en penses-tu Orchys ?
– Lizeth ? répondit cette dernière. Souhaites-tu faire un petit détour pour sauver ces gens ? Je comprendrai si tu veux te dépêcher d’arriver à Dol Guldur…

Ainsi donc, je pouvais décider de ce qui allait suivre. Ma réponse ne se fit pas attendre. Les Malledhrim étaient les alliés des Galladhrims, et étant donné toute l’aide que j’avais reçu ces derniers jours, ils méritaient notre assistance.

– Allons les sortir de là. Gologmolva nous attire peut-être dans la mauvaise direction, mais cela ne doit pas nous arrêter pour autant !

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

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