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Lizeth Heliandil BG#45

Alors que nous nous déplacions vers le nord – évidemment au ralenti car les congères étaient traîtresses – le froid commençait peu à peu à s’insinuer partout malgré nos manteaux. Nous prenions sur nous-mêmes, concentrés à ne pas claquer des dents. Le paysage était cependant grandiose, et malgré quelques nuages, le ciel était d’un bleu magnifique. Les montagnes s’élevaient çà-et-là, grises et blanches, infranchissables si nous n’empruntions pas les cols ou les quelques ravines que nous offrait le paysage. En sortant de l’une de ces dernières, le chef nous intima à nous arrêter.

– Je vais partir en avant, nous dit-il sur un ton solennel, j’ai besoin d’éclaircir un point…
– Chef, vous ne pouvez partir seul, commença Orchysdal qui venait de sortir du rang pour parler. Nous arriverons bientôt au niveau des camps gobelins.
– Des camps gobelins qui pourront se passer de ma présence, déclara Galaenthir, et de celle de Legalus.

Le gardien des runes se redressa sur sa selle, comme s’il sortait d’un état second. Ce climat nous affaiblissait apparemment tous.

– Te sens-tu plus apaisée, Orchys ? demanda le chef, alors qu’il invitait Legalus à le rejoindre.
– Un peu plus, même si j’aurais aimé vous accompagner.
– Je préfère que tu restes avec Joye et les autres. Toutes les deux ferez un travail remarquable. Nous espèrerons vous rattraper en suivant les cadavres de nos ennemis…
– N’en faites pas tout un plat, Galaenthir, vous n’allez pas disparaître pendant des jours, alors n’exagérez pas ! le gronda Orchys.

Galaenthir fut pris de quelques soubresauts accompagnés d’un petit rire qu’il tentait vraisemblablement de retenir. Détendu, notre groupe continua à suivre la route alors que le chef et Legalus bifurquaient pour aller finalement se perdre entre quelques sapins.

***

Le soleil commençait à baisser quand le premier groupe d’ennemis nous encercla. Ils étaient cachés dans les hauteurs, et nous vîmes que ces gobelins étaient accompagnés d’ouargues. Les bêtes furent envoyées les premières et alors que je me disais que leurs maîtres n’étaient que des lâches, ceux qui le purent attaquèrent à distance. Ma flèche fit mouche, en plein dans le crâne du loup le plus proche. L’animal vint se coucher devant mon cheval, raide mort.

– Ils essayent de nous faire prendre ce chemin ! On parie combien que leur village se trouve de l’autre côté de ces arbres ? ironisa Thalesir après quelques minutes de combat.
– Et si on leur donnait ce qu’ils veulent ? cria Siloinsiproche.
– C’est une très bonne idée ! répondit Eljoying. Je couvre nos arrières avec quelques anneaux de feu. Il ne reste plus beaucoup d’ennemis, je suis en mesure de tous les faire griller.
– OK ! Allons-y ! ordonna Orchysdal à tout le monde.

Ceux qui avaient pied à terre remontèrent en selle pour suivre le groupe. Alors qu’un mur de feu se formait dans notre dos, nous fonçâmes vers l’endroit où les gobelins voulaient nous acculer. Il ne s’agissait pas d’un village, quoi que le camp sur lequel nous tombâmes fût assez grand. Une rangée de gobelins nous attendait mais, fort heureusement, ils ne s’attendaient pas à ce que nous arrivions au galop. Nous en écrasâmes certains, en firent tomber d’autres avec nos flèches et nos couteaux. Les épées trouvèrent leurs cibles, et nous n’eûmes de notre côté, à l’issue de la rencontre, que quelques blessures légères. Quant aux gobelins, ils n’avaient pu faire face aux guerriers entraînés que nous représentions.

Le camp venait d’être décimé et nous sentions encore la fièvre du combat dans nos veines quand le ciel passa du bleu au rose. Le soleil se couchait finalement et une brise glacée parcourut le terrain dévasté.

– Nous pourrions établir le campement pour la nuit un peu plus loin. Surtout ne touchez à rien qui ait pu appartenir aux gobelins, recommanda Orchysdal, sauf peut-être pour récupérer vos flèches.

Il nous fallut une dizaine de minutes pour monter les tentes. Nous choisîmes un petit sous-bois se composant de quelques résineux et de pierres pour nous protéger un minimum du vent. Quelques-uns avaient déjà sorti quelques casseroles tandis que d’autres allumaient un feu quand j’entendis le bruit de sabots claquant dans la neige au loin. Je laissai ce que je faisais et m’avançai dans la pénombre grandissante, m’éloignant de notre camp. Le craquement dans la neige derrière moi m’indiqua que quelqu’un m’avait suivi. Un coup d’œil vers l’arrière et je reconnus Orriath.

– Tu as entendu quelque chose, Rosalynd ? me demanda-t-il.
– Oui. Là, regarde ! répondis-je en pointant du doigt devant moi.
– Je ne vois rien, c’est trop sombre.
– Un cavalier ?

Quelques secondes plus tard, Orriath réagit enfin. Il s’agissait bien d’un cheval, mais il revenait sans son cavalier. En voyant la robe de l’animal et son attirail, je déduisis que c’était la monture de Galaenthir. Mais où était-il, ainsi que Legalus ?

– Qu’est-ce que ça veut dire ? s’étonna Orriath qui alla près du cheval pour l’arrêter.
– Il y a quelque chose, là-bas ! Des ennemis ?
– Rosalynd ! m’interpella le jeune capitaine.

Il me regardait maintenant avec inquiétude. Il pointa du doigt une masse sombre plus loin sur la droite qui détonait sur le sol blanc. Nous avançâmes jusqu’à l’endroit et nous découvrîmes ensemble un corps immobile. Le pauvre avait une lance plantée entre les omoplates et il était probablement tombé, trop affaibli par sa blessure. La neige sous lui était rouge sombre. Nous échangeâmes un regard avant que je me précipite vers ce qui s’avéra être un cadavre.

– Non… Galaenthir… dis-je, ne trouvant pas d’autres mots.

Orriath resta muet de stupeur. Il était resté debout comme une statue de marbre, les yeux écarquillés et emplis d’une terreur soudaine. Alors qu’une heure plus tôt nous prenions un réel plaisir à nous battre et à triompher contre des adversaires peu puissants mais non moins nuisibles, le chef et Legalus essuyaient probablement eux aussi une attaque. Nous essayions d’accepter à présent que Galaenthir gisait à nos pieds, sans vie.

C’est alors que je la vis. Une grande silhouette éclairée par la lumière de la lune qui venait de percer les nuages. Elle nous regardait avec des yeux menaçants et rouges de cruauté. Une tempête de neige semblait l’entourer légèrement. Cette créature – car je ne pouvais considérer que ce monstre soit humain – se tenait un peu plus en hauteur, et assez loin de nous. Et pourtant, je ressentais d’ici le halo de puissance qu’elle émettait. Ce géant des glaces – pouvais-je le nommer ainsi – portait sur le dos des peaux de bêtes pour se protéger du froid, ainsi que quelques armes. La lance qui avait tué Galaenthir devait lui appartenir.

Le monstre rugit tout à coup, et gigota belliqueusement en brandissant une autre lance.

– Par Manwë, prononçai-je tout bas. Cette chose vient pour nous…

Galaenthir n’était qu’un avant goût du massacre à venir.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

4 réponses

    1. Hey Hey Gamleth !!
      Hé oui, je ne t’en veux pas d’être étonné par le BG de cette semaine, mais c’est quelque chose que je préparais depuis bien longtemps. Il me semble que j’en ai parlé un peu dans l’article des Furets du Gondor : le passage difficile des Cavaliers Solitaires vers les Cavaliers Solidaires.
      Pour cela, il fallait faire sortir Galaenthir du jeu, et voici donc ce que je propose. Il y a qu’on ne sait pas ce qu’il s’est réellement passé, mais ça sera dévoilé en temps et en heures.
      Épisode spécial lundi prochain ! 😉

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