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Lizeth Heliandil BG#44

Arrivés à la porte nord de la ville de Fondcombe, il nous fallut descendre de nos montures pour les mener à la bride. Le chemin montait en pente raide et chargées comme elles étaient, elles n’auraient pas supporté d’avoir un cavalier en plus à transporter. Nous montions donc, et très vite nous fûmes entourés par deux pics montagneux, qui, tout comme avec l’accès sud, ne permettaient pas de passer par une autre route que celle que nous empruntions. Une fois plus haut, je remarquai plusieurs promontoires aménagés pour faire le guet.

Notre compagnie continuait son ascension par un chemin sur la droite quand l’une des sentinelles s’approcha de mon cheval.

– Dame Rosalynd ? l’entendis-je m’appeler.
– Oui, c’est moi, répondis-je en arrêtant ma monture.
– Dame Arwen souhaiterait s’entretenir avec vous un instant avant votre départ, m’informa-t-il.

Je suivis alors son regard et découvris une petite silhouette située en hauteur à l’un des postes d’observation. Arwen me regardait, adossée à l’une des colonnes de marbre.

– Montrez-moi le chemin, s’il-vous-plaît., lui demandai-je calmement
– C’est par ici, veuillez me suivre.

Je m’exécutai et nous gravîmes ensemble encore une dizaine de mètres avant qu’il ne me laisse au bord d’un petit chemin. Il me proposa de garder ma monture et me montra la direction à suivre. Arwen se redressa et, dos au vide, elle m’accueillit avec un sourire chaleureux.

– Bonjour, mon amie, me dit-elle.
– Bonjour, dame Arwen, vous vouliez me parler ?
– Oui, Rosalynd, je voulais vous donner quelque chose avant que vous ne partiez mais il m’a fallu une bonne partie de la nuit pour rassembler les ingrédients pour le préparer. Je n’ai pas eu le temps de redescendre en ville, et je suis donc heureuse d’avoir pu intercepter votre route.

Je rougis d’embarras, car elle n’était pas rentrée chez elle depuis la veille, mais en même temps, je brûlais de curiosité pour savoir ce qu’elle allait me donner. Mon regard s’éclaira quand Arwen sortit de sa poche un petit sachet de toile fermé par une fine cordelette.

– Il contient des plantes qui attirent les esprits. Faites tout de même attention car l’odeur seule en ouvrant le sac suffit à rassembler les âmes se trouvant à portée. De ce fait, si vous veniez à répandre son contenu à un endroit, sa puissance serait multipliée de beaucoup. Je vous conseille de le garder précieusement pour un moment spécial.
– C’est un présent qui me touche énormément. Je suis confuse…
– Ne le soyez pas, Rosalynd. Soyez prudente sur la route, je prierai pour vous.
– Merci, dame Arwen, dis-je en m’inclinant.

Je ne lui demandai pas pourquoi elle usait de tant d’efforts pour moi. J’acceptai le cadeau, le mis dans l’une des poches de mon sac et quittai la dame de Fondcombe. Plus loin, je récupérai mon cheval et me mis en route pour rattraper mes compagnons. Je les retrouvai plus haut et me mis à la suite du cortège.

***

L’air se faisait de plus en plus rare à mesure que nous prenions de l’altitude et le sol fut bientôt recouvert d’une fine couche blanche, les flocons de neige virevoltant autour de nous. Avant de remonter en selle, nous sortîmes les manteaux à capuche de nos sacs pour nous protéger du froid et du vent et nous pûmes enfin observer de près – et sentir ! – les neiges éternelles des Monts Brumeux. La journée était déjà bien entamée, et je me demandais quelle direction nous allions prendre. Comme s’il répondait à ma question silencieuse, Galaenthir dirigea sa monture vers un endroit un peu plus en hauteur et dit :

– Nous allons faire une courte halte dans un camp nain un peu à l’ouest d’ici. Ils auront certainement vu un groupe d’ennemis passer par un quelconque col plus au nord. Allons-y !

Sans plus de forme, le chef reprit la tête du groupe et bifurqua vers la gauche après un bon moment de marche silencieuse. Ce n’est qu’arrivée à l’endroit où il avait tourné que je remarquai qu’un chemin allait en effet vers l’est, caché par la neige qui était de plus en plus épaisse. Galaenthir connaissait apparemment bien les lieux, et il nous mena à travers une grande plaine glacée et inhabitée. Quelques dizaines de minutes plus tard, nous atteignîmes enfin le camp nain. Il s’agissait d’une structure en pierre brute, typique des Nains, construite en haut d’un monticule à flanc de montagne. Une cascade sur la droite produisait un vrombissement continu qui couplé au vent, me berçait légèrement. En descendant de monture, je vis Irileith se diriger vers les arbres, probablement pour chasser quelques gibiers.

– Ne t’éloigne pas trop, ma jolie ! entendis-je crier Siloinsiproche, ses deux mains en porte-voix. Et laisse les piafs tranquilles, les plumes entre les crocs ne sont pas encore de mode !

Je levai un sourcil en entendant cette dernière phrase, et je me demandais intérieurement qu’elle était le degré d’implication du Nain dans la vie de cette Béornide. Le regard du ménestrel croisa le mien et, après m’avoir envoyé un clin d’œil malicieux qui me fit détourner les yeux, Siloinsiproche partit dans un fou rire tout en s’éloignant.

Le chef des lieux était un Nain du nom de Glóin. Lorsque l’on nous le présenta, je fus assez impressionnée, car nous n’étions pas devant n’importe qui. Il avait été l’un des compagnons de Thorin Ecu-de-Chêne parti récupérer Erebor en l’an 2941. Les leçons de Mère me revinrent tout à coup en tête et penser à elle me pinça quelque peu le cœur. Je reposai alors mon attention sur Glóin qui portait une tunique aux couleurs vives rouges et or ainsi qu’une élégante cape blanche brodée sur les bords.

– Je crois bien que je vais pouvoir vous renseigner, répondit Glóin en mettant ses poings sur ses hanches. Mes hommes ont bien vu un petit groupe passer plus au nord. Cependant, ils n’ont pas franchi les montagnes par un col mais par des galeries creusées par les gobelins. Cette vermine est partout et ont transformé ces magnifiques montagnes en véritable gruyère. Ils ont leur repaire principal à Gobelinville et je confirme que le groupe qui vous intéresse se déplaçait dans cette direction.
– Et confirmez-vous qu’ils avaient avec eux une prisonnière ? demanda alors le chef, pensif.
– Une prisonnière ? Je ne sais pas, plusieurs d’entre eux portaient des gros sacs. Le groupe était bien armé, nos éclaireurs n’ont pas pu s’approcher d’avantage.
– Puis-je me permettre une remarque ? souleva un autre Nain près d’eux.
– Bien sûr, Tralli, je vous en prie, dit Glóin.
– Authi m’a bien parlé d’un fait étrange.
– Authi ? Il avait encore bu lors de sa dernière ronde, que je le reprenne une nouvelle fois, et il aura affaire à moi !
– C’est bien pour cela qu’il n’a pas osé parler de ce qu’il avait vu, le coupa Tralli.
– Parlez donc, mon brave, l’encouragea alors le chef des Nains.
– Il aurait vu une personne habillée de noir rejoindre le groupe de Semi-Orques.
– VRAIMENT ? s’exclamèrent Glóin et Galaenthir à l’unisson, quoi que le chef le prononça avec plus de force.

Gologmolva les avait donc rejoints. Il s’agissait donc des ravisseurs d’Habricotine, il n’y avait plus de doute possible.

– Nous nous dirigerons donc vers Gobelinville ! indiqua Galaenthir à notre groupe une fois qu’il eut pris congé de Glóin. Mangez un morceau, nous repartons dans une demi-heure.

Gobelinville… Glóin nous avait mis en garde contre cet endroit, où vivait littéralement un concentré d’ennemis. Si Habricotine y était enfermée, nous aurions des soucis pour l’en faire sortir. Mais nous devions essayer ! Nous étions également nombreux. De plus, j’avais aussi Chandra, que je pourrais utiliser en dernier recours …

Aaah, tu vois ? chuchota Chandra à l’intérieur de ma tête en réponse à ma pensée.
– En dernier recours, insistai-je pour moi-même.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

3 réponses

    1. Pour les plantes, pourquoi pas ? 😉 Il y a des pouvoirs dans le jeu qui ne sont pas dans le livre ou les films, plus de magie, etc. Il y a sûrement quelque part des artefacts qui font la même chose alors pourquoi des plantes ne pourraient-elles pas le faire ? hihi

      Pour les hommes, bien sûr que je parlais de ses Nains. J’étais d’ailleurs en réflexion ce week-end sur le fait de mettre ou non des majuscules lorsque l’on parlait des races. Lorsqu’il s’agit d’un nom, on met une majuscule, adjectif, non, de ce fait je disais « chef des Nains » mais « camp nain », et les hommes, comme il ne s’agit pas de la race, j’ai laissé en minuscule.

      Tu es plutôt à cheval sur le RP, Gamleth, non ? Je suis une novice en la matière, mais sache bien que mon BG s’inspire du jeu et un peu du livre (je n’ai lu qu’une fois le Seigneur des Anneaux et une fois Bilbo le Hobbit, donc je ne suis pas une experte). Je m’aide beaucoup d’Internet pour quelques détails, mais pour le reste, j’essaye d’inventer. Alors cette histoire de plantes…. ayons la foi :p Tant que je n’insère pas un flingue…

  1. Personnellement, je mets une majuscule pour désigner l’espèce humaine et une minuscule quand je parle de la personne au masculin. Après j’avoue que la question m’échappe :-). Mais j’aurai écris plutôt « mes nains ont bien vu ». Cependant, je ne suis ni auteur, ni écrivain donc je n’ai pas vraiment mon mot à dire ;).

    Disons que le Tolkien est pour moi une référence incontournable et je commence à bien connaître son œuvre et j’avoue que certains choix des films et des jeux m’horripilent mais on fais avec, de toute façon, sans concession je ne serais pas allé bien loin dans le jeu. Ceci dit je ne me considère pas non plus comme expert sur le jdr, beaucoup de joueurs ont un jdr plus développé que moi.
    Si ça peut te rassurer, ton récit est quand même très bien tourné 😉

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