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Lizeth Heliandil BG#28

Chacun des membres s’était réuni avec les autres personnes de son groupe auquel avait été donnée une zone de Bree à fouiller. Avant de partir, je répétai aux chefs le signalement de la petite fille. Il n’était pas certain de la retrouver à l’intérieur des murs de la ville, mais il s’agissait de notre seule piste. Je rejoignis Galaenthir et notre groupe entreprit d’aller vers les quartiers de la basse-ville, où vivaient les gens les moins fortunés. Je fus grandement peinée de voir dans quelles conditions ces gens devaient en fait survivre, au milieu des bêtes et autres immondices. Bien que nous soyons habillés avec des vêtements de voyage, nous détonnions sur le paysage, et d’ailleurs, nous ne tardâmes pas à attirer l’attention.

– Bien, maintenant que nous sommes ici, dit Galaenthir en regardant autour de lui discrètement, nous allons nous séparer en groupes de deux pour nous renseigner sur la gamine. Thalesir, emmène avec toi notre invitée, Rosalynd ira avec Orri tandis qu’Orchys restera avec moi. Restez simple et loin des ennuis, compris ?
– Entendu, chef, répondit Thalesir.
– Aucun souci, renchérit Orriath.

Me séparer de Kintyra ne m’enchantait pas plus que cela, mais je gardai pour moi toute remarque, Galaenthir souhaitait sûrement garder un certain niveau de contrôle sur nous et ne voulait pas que nous restions isolées. Cela n’arrangeait pas le malaise qui avait commencé à s’installer entre lui et moi, mais il fallait pour l’instant nous concentrer sur notre mission.

Je jetai un coup d’œil vers Kintyra et lui envoyait un léger sourire. Je n’étais pas inquiète pour elle, Thalesir saurait la défendre s’il le fallait. En les regardant s’éloigner, je remarquai que Thalesir était déjà en train de discuter avec elle. Tout se passerait bien.

– On y va, Rosalynd ? me demanda Orriath derrière moi, m’arrachant un léger sursaut.

J’acquiesçai et le suivis dans une ruelle à l’opposé de celle dans laquelle ma sœur venait de disparaître. Je ne m’attendais pas à ce qu’Orriath soit très bavard puisque nous ne nous connaissions que depuis très peu de temps. Cependant, il m’inonda de questions sur mes expériences au combat. Je dus lui avouer que je cherchais plutôt à éviter les conflits et que je n’avais donc pas tellement d’épisodes héroïques à lui raconter.

– Mais n’as-tu pas combattu des trolls il y a quelques semaines de cela ? On raconte que tu les aurais tués avec ton petit poignard. Si ce n’est pas impressionnant, qu’est-ce qui l’est !
– Orriath, combattre un dragon et s’en sortir indemne, ça c’est impressionnant, mais je ne pense pas que l’on puisse considérer mon aventure comme tel, lui répondis-je assez sèchement, en espérant qu’il comprenne que je ne voulais pas en dire d’avantage, car cette évocation me rappelait combien Amynduilas et moi avions souffert ce jour-là.
– Je ne voulais pas t’offenser, Rosalynd. Pardonne ma curiosité et mon emportement, s’excusa-t-il.
– Ecoute-moi bien Orriath, si jamais j’ai une bonne histoire à te raconter, je ne manquerai pas de te faire signe, lui indiquai-je finalement avec un petit sourire.
– Et je serai honoré de l’entendre.

Il y avait un petit groupe de personnes vers la droite contre la façade d’une vieille bâtisse. A l’opposé, une dame d’un certain âge était assise à même le sol. Je conseillai à Orriath d’aller discuter avec ceux de droite, tandis que j’allais tenter ma chance avec la vieille femme. Je m’approchai d’elle quand elle se releva et fit mine de partir. M’avait-elle vu et avait-elle pris peur ? Je pressai le pas pour la rattraper quand je la vis tourner dans une sombre et étroite ruelle. Une seconde plus tard, je me retrouvai seule. Je fronçai les sourcils, dubitative.

Tout à coup, quelqu’un me poussa contre le mur du petit chemin. Je poussai un petit cri de surprise et sentis la main squelettique de la vieille dame m’empoigner avec une force qui ne paraissait pas lui appartenir. Elle portait un capuchon sous lequel seul son nez crochu dépassait. Elle était plus petite que moi et il me sembla que tout en me plaquant elle essayait de se mettre à ma hauteur.

– Tu ne trouveras pas qui tu recherches, l’ombre te l’a pris et tu arriveras trop tard ! me dit-elle de sa voix éraillée.

Ses mots me glacèrent le sang. Je tentai de me libérer, mais elle tenait bon. A ce moment-là elle releva la tête et je vis son visage parsemé de rides profondes. Mon cœur fit un bond à l’intérieur de ma poitrine quand je remarquai ses yeux vitreux de couleur blanchâtre qui me fixait comme s’ils allaient me transpercer.

– On ne triche pas avec elle, car sa vengeance est douloureuse ! Souviens-toi de mes mots, Elfe !!

Alors qu’elle terminait sa phrase et que la situation avait fini par me paralyser, Orriath apparut à l’entrée de la ruelle et se précipita vers nous.

– Laissez-la tranquille, reculez ! cria-t-il en nous séparant et en repoussant la vieille dame sur le mur opposé.

Il avait sorti un couteau de sa botte et maintenait la femme à bonne distance de moi. Je repris mes esprits et repensai à ce qu’elle venait de me dire. Rien n’avait de sens. Je bondis vers l’avant et posai une main ferme sur le bras d’Orriath qui tenait l’arme.

– Non, Orriath, arrête ! Elle sait peut-être quelque chose.
– Elle t’a agressée, non ? répondit-il, les yeux rivés sur la vieille femme.
– Oui, mais on ne fait pas mieux en les questionnant. Range ton arme, et parlons.

Orriath baissa le bras à contrecœur et remit son couteau d’où il l’avait sorti. Il recula de quelques pas sans quitter mon agresseur du regard. Je fus surprise de constater qu’elle avait maintenant l’air bien frêle. Ses cheveux argentés pendaient éparses et lamentablement sur ses épaules. Ses yeux n’étaient plus blancs, mais d’une couleur marron noisette plutôt terne. Ses traits étaient fatigués. Je me rendis alors compte qu’elle n’était plus la même personne et qu’il ne servirait probablement à rien de lui demander ce qu’elle avait voulu me dire.

– Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?  nous demanda-t-elle d’une voix cassée et apeurée.
– Nous ne sommes que des voyageurs de passage à Bree, plaidai-je en notre faveur. Nous allions repartir quand nous avons remarqué qu’un membre de notre groupe manquait à l’appel. Je l’ai vue hier en compagnie d’une petite fille. Peut-être savez-vous de qui il s’agit ? Elle a les cheveux…
– … Roux ? me coupa-t-elle. Une longue tresse dans le dos ?
– L’avez-vous vue ? lui demandai-je, pleine d’espoir.
– C’est le fantôme d’Abigail, il n’était pas revenu à Bree depuis de nombreuses années. C’est bien malheureux, car on n’a jamais revu les personnes qu’elle attire. Pas vivantes, en tout cas.
– Où avez-vous retrouvé les corps des disparus ? demanda Orriath, la colère retombée et maintenant très inquiet.

La vieille dame sembla hésiter. Une lueur de tristesse passa dans ses yeux.

– Tous avaient été déposés à l’entrée des Hauts des Galgals, en signe d’avertissement. Cela se produisait souvent après que l’un des tertres ait été pillé.

Orriath se tourna vers moi et sembla plus que troublé.

– Rosalynd, allons retrouver le chef, nous savons maintenant où se trouve Moela. Il n’y a pas une minute à perdre, me dit-il.

Je remerciai brièvement la vieille dame et suivis Orriath vers la sortie de la ruelle et vers la lumière. Alors que mes pensées ne devaient être tournées que vers la survie de Moela, je ne pouvais arrêter de penser aux paroles plus qu’inquiétantes que j’avais entendues plus tôt.


Tous avaient été déposés à l’entrée des Hauts des Galgals, en signe d’avertissement.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

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