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Lizeth Heliandil BG#25

De là où je me situais, je pouvais voir le chef des bandits assis sur une chaise située contre un mur de la pièce principale de la ferme. Un feu de cheminée brûlait encore mais n’apportait que peu de lumière pour y voir bien clair. Eljoying alluma alors quelques bougies qu’elle positionna sur les appuis de fenêtre qui étaient proches. Ainsi, nous pouvions tous avoir un bon visuel sur l’interrogatoire qui allait bientôt commencer.

Galaenthir s’avança vers le prisonnier. Il avait encore son épée à la main, et je remarquai qu’elle était encore souillée par le sang des bandits. Il voulait sûrement impressionner le chef des brigands. Ce dernier avait le visage couturé de cicatrices par endroits et un nez proéminent. Il avait la tête légèrement baissée et n’avait pas l’air fier. Je vis que la manche de son avant-bras droit était imbibée de rouge. Il avait dû être désarmé assez sauvagement. Néanmoins, le bandit arrivait à contrôler la douleur car il n’en montrait aucune trace. Il releva la tête et dévisagea notre chef.

– Je me demandais quand vous alliez revenir toi et tes petits copains, dit le bandit en ricanant.
– Les membres des Cavaliers Solitaires sont venus ici dans un but bien précis. Je suppose que tu sais exactement ce qu’il en est, alors allons tout de suite à la conclusion de notre interrogatoire.
– Tu crois que je vais te dire où ta copine la Hobbite a été emmenée ? Tu te mets le doigt dans l’œil !


Je pouvais voir le chef des bandits assis sur une chaise située contre un mur de la pièce principale de la ferme

Galaenthir le frappa alors violemment d’un revers de la main. C’était la première fois que je voyais le chef perdre son sang-froid de la sorte. Je ne pouvais pas voir son visage, mais j’imaginais bien que l’enlèvement d’Habricotine le touchait énormément. Le bandit avait de son côté accusé le coup en silence. Lorsqu’il releva de nouveau la tête, il avait la lèvre qui saignait et un hématome commençait à apparaître sur sa joue.

– Tes coups ne me feront pas parler, tu m’entends ? reprit le brigand. J’ai ma fierté, mon gars, et ce ne sont pas quelques gifles qui me feront cracher le morceau, il en faudra plus que ça, et pendant ce temps-là, ils seront de plus en plus loin ! Ha ! Ha ! Ha !

Galaenthir attrapa le col de la chemise du bandit. Il posa le fil de son épée sous le menton de l’homme.

– Tu préfères que j’exécute tous tes sous-fifres dehors ? Tu aurais du mal à la garder, ta fierté ! s’indigna Galaenthir.
– Tu vas tous nous tuer, de… toutes manières, parvint à dire l’autre.
– Galaenthir ! intervint Orchysdal sur sa gauche. Il sait où elle est, ne t’emporte pas.
– Je vais trouver un autre moyen de te faire plier, bandit ! Thalesir apporte ta mallette. Les autres, sortez de cette pièce !
– Gala, tu ne comptes tout de même pas… reprit Orchysdal.
– DEHORS !! hurla-t-il à tous.

Orchysdal et Eljoying se consultèrent du regard et la première commença alors à inviter tout le monde à sortir. Alors que nous passions la porte d’entrée, j’entendis derrière moi la conversation des deux officiers.

– Tu penses qu’il bluffait, Orchys ? demanda Eljoying à Orchysdal.
– Il m’inquiète, surtout. Il n’a jamais été comme ça…
– Habricotine lui est très cher, tu le sais bien.
– Ce n’est pas une raison, il est plus diplomate d’habitude. Cela cache autre chose, j’en suis persuadée.
– Tu as peut-être raison. Penses-tu qu’il réussira à récupérer ces informations ?
– Les potions de Thalesir sont puissantes, mais prendre le dessus sur un esprit n’est pas chose aisée, et cela prendra du temps… que nous n’avons malheureusement pas. Je crains le pire, Joye.

***

Certains d’entre nous commençaient déjà à monter les tentes et à étendre les paillasses pour la nuit. Je décidai de faire comme eux et de sortir tout cela des sacs de ma monture. Kintyra m’aida à tout installer dans un coin de la cour et nous restâmes assises sur nos matelas de fortune à regarder un feu de camp un peu plus loin. Les bandits avaient maintenant été tous rassemblés dans un autre coin et ils étaient sous étroite surveillance. Je les voyais, certains inquiets, d’autres le visage abattu, attendant la sentence. Je me sentais très fatiguée à présent que l’adrénaline avait baissé, mais mon esprit fonctionnait encore à plein régime, si bien que je n’avais pas encore envie de me coucher.

Parfois, on pouvait entendre un cri provenant de l’intérieur de la ferme. L’interrogatoire de Galaenthir avait maintenant commencé depuis plus d’une heure, et rien ne semblait bouger. Kintyra m’arracha à mes pensées.

– Lizeth, tu vas bien ? me demanda-t-elle d’une voix inquiète.
– Ça pourrait aller mieux, Kin. Mais ça va aller, lui répondis-je en me forçant à lui sourire.
– Ah tiens, mais ne serais-je pas Moela là-bas ?

Elle me montra un endroit entre la ferme et la clôture de la propriété. Dans la pénombre, à peine éclairés par les lumières de la cour, je vis la jeune capitaine en pleine conversation avec un autre membre de la confrérie. Ce dernier était de dos, mais je n’eus pas le moindre doute concernant son identité. Il s’agissait d’Amynduilas. J’avais appris un peu plus tôt dans la soirée que Moela était sa meilleure amie. J’imaginais bien qu’elle devait lui faire un rapport de l’attaque, et cela me mettait tout de même mal à l’aise, surtout que je le surpris en train de ricaner. Si ça se trouvait, ils étaient en train de parler de quelque chose de bien différent, je devais chasser ces pensées. Soudain, Kintyra passa sa main devant mon visage. Je le reculais, revenant dans le moment présent.

– Hé, oh, Lizeth ? Je pensais t’avoir encore perdue, dit-elle.

Je détournai alors le regard pour me concentrer sur elle. Cependant, je ne pus m’empêcher de jeter quelques coups d’œil furtifs vers la petite impasse. Ma sœur me dévisagea pendant quelques secondes avant de reprendre.

– Ça ne fait que quelques jours que je t’ai retrouvée, et je ne connais pas très bien tous tes nouveaux amis, mais tu n’arriveras pas à cacher ça à ta sœur ! Il te plait, n’est-ce pas ?
– Mais de quoi parles-tu ? m’exclamai-je, le visage soudain en feu et les yeux grands ouverts.
– Il est plutôt bel homme, déclara-t-elle en regardant Amynduilas. Tu aurais dû le voir quand il m’a sauvée des flammes l’autre soir. Il a cru que c’était toi ! … Crois-moi, tes sentiments sont bels et bien partagés ! Tu devrais te dépêcher, avant qu’une autre ne lui vole son cœur… BON ! Je vais nous chercher un petit quelque chose à grignoter ! Puis au lit ! Tu es de pire en pire !

Je la vis se rapprocher du feu pour demander quelques bols de soupe. A ma grande surprise, elle en apporta également deux à Amynduilas et Moela avant de revenir vers moi. Elle me lança un clin d’œil accompagné un grand sourire. Quant à moi, je levai les yeux au ciel avant d’accepter mon bol de nourriture. J’avais peut-être retrouvé un peu d’appétit après tout, et je remerciai intérieurement ma sœur pour cette conversation.

Catégories: BG de Lizeth Fanfiction LOTRO

Solena

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